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DEATHSTARS - Termination Bliss (2006)
Par POWERSYLV le 30 Janvier 2006          Consultée 8711 fois

« Ah, la Suède, quel beau pays ! ». C’est vrai que c’est un joli coin, chaleureux, avec des gens ouverts d’esprits et tout et tout. Si ouverts d’esprit que le metalleux de base trouve inévitablement son bonheur en parcourant l’éventail musical local, depuis le heavy metal mélodique à l’extrême le plus torturé, en passant par le sleeze rock. Mais il manquait encore une couleur à cet arc-en-ciel idyllique.

Venus de nulle part, les suédois de DEATHSTARS ont été lancés à grand renfort de promotion par le prestigieux label Nuclear Blast en 2003 avec le très remarqué Synthetic Generation qui avait fait son petit effet déjà. Un premier album qui portait bien son nom puisque malgré des oripeaux goths, il s’agissait bien de metal indus (ou cyber metal, c’est comme vous voulez). Nous sommes en janvier 2006 et voici que surgit de l’ombre cette seconde livraison qui vient confirmer l’impression du premier bébé. Avec leur teint blafard, leurs lentilles et leurs habits quasi-militaires, les musiciens de DEATHSTARS ont davantage des airs de MARILYN MANSON cette fois (ndlr : c’est du moins ce que l’on voit sur la pochette du CD promo, celle du véritable album est différente). Pourtant musicalement, le groupe reste ancré dans son style de prédilection. Une imagerie cyber goth au service d’un style déjà prisé par les grands RAMMSTEIN. Car il faut dire que la plupart des compos ici présentes pourraient s’apparenter à ce qui sort de l’usine metallurgique allemande : tempos dansants (on pourrait apposer le sobriquet de « tanz metal ») la plupart du temps, voix grave et martiale, machines jouant à part égale avec les guitares.

Une réponse à RAMMSTEIN ma foi plutôt bien menée, si ce n’est que pas mal de passages se ressemblent finalement, défaut inhérent au genre. Passé ce cap, on découvre des trames accrocheuses et des petits plus qui font que les airs et les refrains reviennent assez facilement lors des écoutes. Une voix féminine intervient par moments sur des titres bien précis (« Tongues », le presque mystique « Greatest Fight On Earth »), une voix plus éraillée (black) fait parfois écho sur les refrains (« Tongues »). Derrière ce rideau cybernétique, on ressent les influences d’un combo finalement éclectique : les musiciens ont dû être nourris dans leur jeunesse de rock/metal gothique (SISTERS OF MERCY, PARADISE LOST, LAIBACH …), de new wave, de dark metal … des influences qui transparaissent sur un titre comme « Motherzone ». L’ensemble se révèle parfois très dynamique et dansant (« Blitzkrieg », « Play God », « The Last Ammunition » ), il est difficile de ne pas taper du pied sur les tempos les plus entraînants tout en essayant de se faire toucher les fils dans le cerveau.

Certes, il faut aimer les petits bidouillages électroniques (« Cyanide »), mais même si on y est réfractaire (comme moi), il faut avouer que la sauce prend plutôt pas mal : l’équilibre entre les instruments est judicieux, le son est très bon et DEATHSTARS cultive les ambiances et les introductions soignées (l’intro de « Blitzkrieg », « Greatest Fight On Earth » ou le très joli « Termination Bliss »). Idem pour la boîte à rythmes, si vous êtes allergiques, il faudra vous y faire ou passer votre chemin. Parfois, celle-ci se meut en une vraie batterie. Quand c’est le cas comme sur « Virtue To Vice » où l’ensemble sonne plus oppressant et organique, on se rend compte avec surprise que finalement, on n’est pas si éloigné que ça de certains titres d’un One Second (PARADISE LOST). Les climats sont assez mystérieux et sombres, parfois mélancoliques. A ce titre, « Termination Bliss » qui donne son nom au disque et qui le termine de façon somptueuse mérite le détour : lent, langoureux, romantique mais puissant, il dénote par rapport au reste tout en s’y intégrant.

Avec ces 11 nouveaux titres, DEATHSTARS prouve que la bonne impression laissée par Synthetic Generation n’est pas du vent. Certains groupes cachent une pauvreté musicale derrière provocation et accoutrements superflus voire ridicules, ce n’est fichtrement pas le cas ici même s’il faut aimer le style. Alors 2006, année Termination Blizz ? A voir. La réponse la plus efficace et originale à RAMMSTEIN en tous cas, et si les allemands semblent pour certains en perte de vitesse, les intéressés devraient pouvoir trouver avec les suédois de DEATHSTARS une compensation de choix.

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   (2 chroniques)



- Andreas Bergh (chant)
- Emil Nödtveidt (guitare)
- Jonas Kangur (basse)
- Ole Öhman (batterie)


1. Tongues
2. Blitzkrieg
3. Motherzone
4. Cyanide
5. Greatest Fight On Earth
6. Play God
7. Trinity Fields
8. The Last Ammunition
9. Virtue To Vice
10. Death In Vogue
11. Termination Bliss



             



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