Ce devait être l'album de la consécration. Après l'intermède "Vision Divine", Olaf Thorsen allait faire de Labyrinth l'autre leader de la scène metal italienne. Alors on avait vu grand : enregistrement sous la houlette de Neil Kernon, le fameux producteur de Queensryche, puis mixage aux Etats-Unis. Erreur fatale. Olaf Thorsen s'en mordra les doigts pendant de nombreuses années. Le résultat est désastreux, il faut tout remixer. Autant de temps de perdu, à la vitesse où évolue le "marché", c'est une erreur qui ne pardonne pas. On rattrappe comme on peut, mais malheureusement, il reste des traces. Il suffit d'écouter cette nouvelle version de "Save Me", un morceau déjà présent sur un E.P paru à l'été 99, pour comprendre : le son est étrangement "space", pas forcément adapté au speed-metal lyrique de Labyrinth...

C'est d'autant plus dommage qu'au niveau des compositions, la qualité est au rendez-vous : superbes mélodies, solos fantastiques, chanteur impressionnant, l'enchainement des quatre premiers morceaux ("Chapter 1", "Kathryn", "Sons of Thunder", "Elegy") est fantastique. "Sons of Thunder" est en réalité une vraie réussite gachée par un son douteux - encore qu'on s'y habitue en faisant un petit effort. Ajoutons l'effort fait au niveau des textes, puisqu'il s'agit d'un concept album basé (si j'ai bien compris le début) sur Louis XIV et son amour pour Kathryn, la fille du gouverneur de Venise.

A coté des morceaux speed ("Chapter 1", "Kathryn", "Save Me"...), on en trouvera d'autres un peu plus progressifs ("Touch the Rainbow"), sans oublier l'incontournable ballade ("Love"), très belle d'ailleurs.
Les amateurs de metal italien adoreront, c'est sûr. Mais, à cause de ce mauvais choix de producteur, Labyrinth rate là une belle opportunité de s'imposer...