Ainsi, Bruce Dickinson et Adrian Smith sont revenus au sein de IRON MAIDEN, tandis que seul Blaze Bailey, le courageux Blaze, s’est vu montrer la sortie. En conservant Janick Gers dans ses rangs, la Vierge de Fer va présenter une armada de trois guitares. "Brave New World" se veut un retour aux sources. On a même le plaisir de voir que Derek Riggs est crédité dans la partie. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Pas vraiment en fait.

Si le retour de Bruce (avec son pantalon en cuir cracra, le chanteur a marché dans une grosse flaque de boue sur le tournage du clip de "Wicker Man", qui correspondait au shooting photo également…) a de quoi ravir les fans, il convient d’avouer que "Brave New World" n’a rien de révolutionnaire et qu’il est bien gentillet. Certes, il y a des morceaux qui font monter la pression ("Wicker Man", justement, "Out Of The Silent Planet" ou le moins réussi "The Mercenary"), mais rarement IRON MAIDEN n’aura sonné de façon aussi calme.

Les trois guitares n’apportent pas grand-chose à l’équation. Bien sûr, on va passer des heures à décrypter les soli, à chercher qui a fait quoi, qui signe telle ou telle partie. Mais voilà, encore une fois, difficile de s’extasier devant le résultat proposé. La Vierge de Fer a fait un pas en arrière, elle essaye de recoller comme elle le peut à son glorieux passé, mais l’ensemble manque toutefois cruellement de puissance, d’agressivité. Les schémas se reproduisent, inlassablement, des intros posées avant que subitement ça se réveille. Ce n’est pas forcément poussif, c’est juste terriblement calibré.

Si chaque morceau développe un point appréciable (prenons "Blood Brothers" et son solo aux connotations celtiques par exemple), la plupart s’enlisent dans des longueurs un brin inutiles, un défaut qui devient récurrent chez MAIDEN. On a de ce fait juste l’impression que le disque a été écrit trop rapidement, que "Brave New World" est un puits de potentiel non exploité, ou pas autant qu’il l’aurait mérité.

Si ce disque était sorti juste après "Seventh Son Of A Seventh Son", il aurait peut-être subi les mêmes foudres que "No Prayer For The Dying", mais là nous avons un contexte qui change la donne et forcément, nous nous montrons plus conciliants, nous pardonnons un peu plus les erreurs, voire des lacunes qui ne devraient plus surgir sur un album d’un groupe de cet acabit. "Brave New World" aurait pu être tellement plus que s’en est une demi-déception. Et des demi déception comme ça, pour de nombreux groupes, je signerai tout de suite.