Vincent Furnier n’était plus que l’ombre que lui-même. Ses quatre disques précédents ont été des fours commerciaux. Artistiquement, contrairement à ce qui se dit beaucoup, on était loin de l’échec total, il y a eu de très bonnes choses de faite même si ce n’était pas forcément ce que les vieux fans attendaient. Le Coop’ restait donc chez lui, à tailler le bout de gras avec ses amies les bouteilles, alors que contractuellement, il devait encore un album à la Warner.

Bob Ezrin et Dick Wagner font leur retour. Leur première mission, est d’aller faire dessaouler Vincent Furnier, peut-être le raser un peu pour le rendre plus présentable. Ensuite, il fallait enregistrer un album, quel qu’il soit, pour que chaque partie puisse poursuivre sa route sans se soucier de l’autre (sauf que Warner gardera un œil sur la carrière du Coop’ et se rappellera qu’il y a eu une bagatelle de bons titres à réunir sur une compilation le moment opportun).

"Dada" est un disque un peu particulier. Il ne tire pas un trait sur les expérimentations faites sur les trois opus précédents, il en récupère certains éléments New Wave, mais il va sonner moins Rock, moins frapadingue. Déjà, il y a le morceau éponyme, qui sert d’ouverture, qui est très lugubre, avec sa musique délétère et cet enfant qui lance des « dada », qui se rapprochent quand même pas mal de « daddy ». Le Coop’ n’a plus été aussi flippant depuis "Welcome To My Nightmare"…

Les titres s’enchaînent sans temps morts, ils se succèdent rapidement, et essayent de rappeler la grande époque, mais avec un Bob Ezrin étonnamment sobre dans les finitions. Les cuivres ne résonnent pas de partout, on n’a pas l’impression d’être agressé de tous les côtés avec ses surproductions habituelles. Et on a droit à de belles surprises éparpillées tout du long, comme "Dyslesia" et surtout "Scarlet And Sheba", le meilleur titre du ‘Coop depuis "Clones" sur "Flush The Fashion" (faut pas charrier non plus).

"Dada" n’est pas un mauvais album, il s’en tire même plutôt bien dans l’ensemble, sans être particulièrement brillant par moment, à part quelques rares occasions. Il fait toutefois parti des disques mal-aimés de ALICE COOPER, avant le renouveau Heavy Metal qui allait éclore sur "Constrictor" quelques années plus tard.