Ça grésille et c'est sale sur cet album, ça empeste la noirceur de vivre. Je ne dirais pas que c'est Dark toutefois, je pencherais plutôt pour de l'expérimental. Car oui, c'est couvert de suie, mais ça essaie surtout... malgré le vécu du combo. Ce vécu tronqué de 16 ans, au cours duquel de l'eau a coulé et, à entendre ces guitares fâchées et cette voix colérique, on se doute qu'il y a dû avoir des débordements de ruisseau dans le processus créatif... y'a qu'à se taper 80% de l'album pour s'en rendre compte. À part sur les première et huitième plages, l'opus est difficile d'accès et demande de l'abandon et de la patience face à des riffs redondants à quelques endroits et à des refrains tels que "Oh God, why have you forsaken me?!" qui tournent agressivement en boucle. Pas une sinécure tout ça...

Mais bon, c'est accrocheur à quelques passages, tunnels illuminés dans une prison d'ombres. Il faut bien, pour ne pas que ça tombe dans l'hyper dépresso-apocalypto-indigeste à la... attendez que je trouve une comparaison boîteuse... à la "The Work That Transforms God". Vous savez, cette « chose » d'où il était difficile, voire impossible, d'extirper le moindre sentiment ? Au moins CELTIC FROST nous donne-t-il quelques pistes pour s'identifier à un quelconque sentiment, ne serait-ce que le mal-être.

À écouter en période de grands vents, car ça bouscule. Et si votre ire bloque ces coups de vent bourrins, votre état empirera ! Un grand disque.