"Risk" aura été un coup de tonnerre dans le petit monde de MEGADETH. Non seulement l’album a été rejeté par une majorité des fans, mais en plus Marty Friedman n’est plus de la partie. Bon, les réfractaires à "Risk" ont dû souffler de soulagement, mais quand même, il était là depuis "Rust In Peace", ce qui représente une espèce de record parmi ceux qui ont cotoyé Mustaine, Junior étant hors compétition. Il sera remplacé par Al Pitrelli, piqué à SAVATAGE et mine de rien, avec Jimmy Degrasso à la batterie, le groupe a quand même de la gueule.

Puis il y a les bruits de chiottes qui commencent à fuser : le nouvel album serait un retour aux sources. Là, je vous laisse imaginer la danse de la joie opérée par une multitude de fans à travers le monde. Megadave revient aux affaires, ce qui veut dire que ça va chier, bordel ! Ben bordel, ça chie, et ça chie grave même si vous me permettez cette série de petites vulgarités du quotidien. Inutile de faire durer le suspense plus longtemps, vous avez vu la note, c’est le premier truc que l’on voit sous la pochette sur la page d’accueil.

Déjà, la pochette. Oui, d’accord, on note le retour de Vic Rattlehead, ainsi que celui du logo historique du groupe mais sérieux, la jaquette est moche. Je veux bien qu’en 2001, les logiciels de retouche d’image, ce n’était pas encore tout à fait ça, mais là, le résultat est atroce et se montre aussi engageant qu’une corbeille de fruit concoctée par Amélie Nothomb. Mais bon, ce n’est qu’une illustration, peut-être que l’album va tout déchirer. Et ben non, même pas, tout juste s’il va faire illusion sur quelques titres.

Allez, pour être gentil, on va dire que "Dread And The Fugitive Mind" ainsi que "Return To Hangar" déchirent bien comme il faut et font le travail. Mais franchement, le reste… Niveau retour aux sources, on a entendu mieux. Le morceau-titre est une épreuve, "Moto Psycho" est irrémédiablement gâché par un refrain à vomir et "Promises"… "Promises" ! Ah ! Ceux qui hurlaient en écoutant "I’ll Be There" sur l’opus précédent doivent être au bord de l’étouffement ici tellement c’est vide, creux, guimauve, sucré, à la vanille, sans saveur, bidon (biffez les mentions inutiles).

Et Mustaine ? Mustaine, il fait tout, ou presque. Il écrit 95% de ces… Choses, il laisse quelques miettes à ceux qui sont motivés pour écrire et laisse passer de ces trucs ("Promises", ce n’est pas que son œuvre). Il ne joue pas de basse. Il ne joue pas de batterie. Mais il chante et pas très bien en plus. Il en imposait plus sur "Risk". Il veut revenir au Thrash, le père Dave, mais il oublie d’y mettre la rage nécessaire. Et quand il se repose sur les gloires passées et ses idoles, cela donne "When" et "When", ce n’est pas terrible.

"The World Needs A Hero" ? Un sacré plantage. C’est moche à dire, mais dans le domaine, Mustaine avait des choses bien plus intéressantes à dire dans le genre quand il était camé en permanence. Il y avait alors de la colère, c’était vicieux, sale et méchant. Là, MEGADETH veut renouer avec ses bases, mais l’album est au final aussi dangereux que "Risk" qui lui était pleinement assumé dans le côté commercial de la force. Un comble. L’un des pires albums de MEGADETH avec "United Abominations".