Dans la vie d’un juriste, ou d’un étudiant en droit, il existe un moment crucial. Celui du choix de son premier code civil. En même temps, le choix est réduit, seulement deux éditions sont disponibles. Une rouge, la plus connue de tous, et une autre, bleue. Venons-en au fait. L’artwork de "Rust In Peace" m’a aidé dans ce choix, et il m’est apparu comme une évidence de prendre l’édition bleue. Et durant les trois années de licence qui ont suivi, cet album a bercé mes études.

Je me souviens de ces matinées où je partais à la fac, en écoutant le petit rire mesquin de Mustaine sur le titre "Lucretia". De ces intercours où je sortais mon mp3 pour écouter "Tornado Of Souls", ou lorsque je rentrais chez moi le soir en écoutant "Hangar 18".

Cet album est parfait. La production y est monstrueuse, et intemporelle. Le son de guitare est pur, la basse a une place en or, les soli de Friedman sont à se taper la tête contre le mur, tant ils respirent la beauté et la technicité, et Nick Menza est un batteur hors norme.

Que dire, rien que du solo de "Tornado Of Souls"… Je suis sérieusement convaincu que ce titre est le meilleur que le Thrash Metal, et le Metal en général, ait jamais connu. Il a surement fallu un petit grain de folie à Mustaine pour pondre ce titre. Tout comme le break, à tendance hispanique de "Holy Wars". Il fallait sincèrement le faire pour réussir à caser ce passage au milieu d’un tel titre. Quant à Mustaine, que j’ai toujours perçu comme le Bob Dylan du Metal vu sa voix, il chante étonnamment « bien ». Sa voix est hargneuse et pleine d’émotion. On y sent surtout de la rage.

Alors, oui, bien sur, cet album comporte quelques titres un peu plus faiblards que les autres. Mais, en soit, rien que les titres que j’ai cités dans le premier paragraphe justifient que l’on y prête une oreille attentive. Et puis non, cet album est à écouter religieusement, ni plus ni moins.