Deux façons de voir "Fireworks".

- Voir "Fireworks" à sa sortie en 1998, comme une déception suite à la magie d'"Holy Land", qui semble avoir disparu à tout jamais ! "Fireworks" ne retrouve pas non plus la fraîcheur d'"Angels Cry". "Fireworks" ne pouvait que décevoir dans la discographie d'ANGRA, période Matos.

- Mais je me plais à voir "Fireworks" par rapport à son époque aussi, et surtout en le situant globalement dans la discographie d'ANGRA - y compris ce qui va suivre. Et là, forcément, le regard ne sera plus tout à fait le même !

En 1998, on ne parle pas encore de revival "true metal", cette vague d'albums stéréotypés "true metal" viendra surtout à partir des années 2000. Et forcément, quand on a été inondé de clowneries speed mélo et sympho durant toutes ces années, d'un coup comme ça, si on compare avec "Fireworks", "Fireworks" possède donc énormément de qualités ! "Fireworks" passerait même pour un chef-d’œuvre à côté du revival "true metal" qui débarquera en l'an 2000 !

"Fireworks" est plus subtil qu'il n'y parait, la production est énorme et enfin à la hauteur des ambitions des brésiliens. Le Metal d'ANGRA est cette fois en pole position, mais on n'oublie jamais de mettre en valeur l'exotisme "made in Brazil", que ce soit dans les superbes sons de guitares ou les rythmes "flamenco" d'un Ricardo Confessori brillant. Techniquement, le groupe est au top ! On se délecte du moindre solo de guitare ou de cette batterie surpuissante, qui n'oublie jamais l'exotisme.

L'on pourrait pompeusement qualifier "Fireworks" d'album de la maturité ! Rien qu'avec le chant d'André Matos, davantage "adulte" et dans les graves. Et l'album commence vraiment bien.
"Wings Of Reality" est un très bon démarrage, digne de rivaliser avec les "Carry On" et "Nothing To Say". On en redemande ! Et l'exotisme continue avec "Petrified Eyes" qui ne manque pas de rebondissements. La ballade "Lisbon" fait son effet également, et saura fédérer le public comme il faut pendant les concerts. Seul regret pour "Lisbon", pour la fin du morceau, ANGRA ne s'est vraiment pas foulé, en se contentant d'accélérer le refrain dans une veine plus métallique ! Bof ! Ils auraient pu trouver quelque chose de plus original pour terminer ce morceau !
Cette petite fausse note est hélas symptomatique de "Fireworks", on aura l'occasion de le vérifier à nouveau par la suite.

"Metal Icarus", rien de très original certes, mais le Heavy Metal exotique d'ANGRA fonctionne à nouveau. Et les duels de guitare font toujours mouche, on aurait tort de s'en priver.
Mais la suite du disque va commencer à se révéler moins enthousiasmante. Déjà avec ce "Paradise" pourtant loin d'être mauvais, mais dont le refrain laisse effectivement une drôle d'impression... !
Le Heavy Metal de "Mystery Machine" est par trop classique, et ne laissera pas un souvenir impérissable ! Ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'un groupe comme ANGRA, même si, force est de reconnaître que les parties instrumentales avec harmonies de guitare sont encore une fois de grande qualité !

Quand ANGRA se lance dans un registre moins typé Metal, comme sur le pénible "Fireworks", le constat est clair : le maniérisme d'André Matos peut agacer et surtout, on est loin de retrouver la magie d'"Holy Land" ! Même chose pour le flamenco "Gentle Change" qui tient plus de l'exercice de style qu'autre chose !
Et l'album se termine en eau de boudin avec les deux titres Heavy Metal les moins originaux qu'ANGRA ait jamais pondu à l'époque, j'ai nommé "Extreme Dream" et surtout l’infâme "Speed" (dire que j'ai découvert ANGRA avec "Speed" à l'époque, la douche froide quand je lisais tant d'éloges sur le groupe dans les magazines !).

Quel fin d'album décevante, terminer un album avec un titre aussi banal que "Speed", c'est d'un triste !
Au final, ce sera un 3/5 possopo-esque pour cet album qui, sur bien des points, aurait mérité 4/5, ne serait-ce que par l'immense professionnalisme, le savoir-faire et la maîtrise technique des musiciens d'ANGRA ! Mais la magie s'étant dilué, mauvaise ambiance oblige dans le groupe, cela lui fait perdre une étoile !