"Jugulator" ressemble vaguement à une cure de jouvence pour JUDAS PRIEST. Après le départ en fanfare de Rob Halford, parti porter des bermudas dans FIGHT, le groupe a connu une longue traversée du désert durant laquelle de nombreux chanteurs ont tenté leur chance. Si à moment donné Ralf Scheepers (GAMMA RAY alors) semblait tenir la pole position, c’est finalement un certain Tim Owens qui va décrocher la timbale en 1996, alors que le jeune homme était seulement âgé de 29 ans. Ouais, Glenn Tipton aurait pu être son père.

D’un point de vue strictement musical, c’est aussi le coup de jeune. Owens fait certes du Halford dans les intonations, mais la formation anglaise exploite aussi quelques passages avec une voix plus grave alors que derrière le chanteur, ça bourrine quand même pas mal. JUDAS PRIEST, c’est alors un groupe qui vit avec son époque et à qui on ne la fait pas. Les petits jeunots de MACHINE HEAD peuvent se faire du souci, papy fait de la résistance.

Et pour bien rester dans le coup, la pochette a été conçue par informatique. Ou tout du moins scannée. Mais le rendu est super pixelisé. Les mecs de JUDAS PRIEST se sont bien ratés sur ce coup. Toutes leurs pochettes ne sont pas exemptes de défauts (on peut ressortir le dossier "Turbo"), mais ici, c’est tout bonnement incompréhensible. Il y a une illustration de base qui tabasse et c’est ce truc qui a été retenu. Le responsable marketing n’a même pas été viré, vu les jaquettes du live suivant et de "Demolition".

"Jugulator" n’est pas un retour vraiment réussi. Le PRIEST est vraiment ridicule à jouer aussi Heavy par moment, sans la qualité mélodique dont le groupe est capable, sans solo réellement mémorable. Il manque un truc là-dedans, et ce n’est pas forcément Rob Halford. Ce serait plutôt un sacré manque d’âme.