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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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THERION - Gothic Kabbalah (2007)
Par AKRON le 6 Janvier 2007          Consultée 19218 fois

Pape du métal symphonique, grand prêtre de l’opéra métal, THERION s’est depuis dix ans illustré par rien de moins que sept grands disques, sept péchés capitaux gravés dans les tablettes du genre. Des référentiels Theli et Vovin jusqu’au majestueux Sirius B, le groupe suédois a su convaincre, déclinant son savoir-faire musical au gré d’une inspiration qui ne semblait jamais devoir se tarir.
Puis … Gothic Kabbalah est arrivé. Et en quelques écoutes, la confiance aveugle que j’avais en THERION s’est effondrée. Le visuel aurait dû m’avertir : des teintes chaudes, lumineuses, claires ? Terminées les ambiances sombres, des chœurs et des orchestrations symphoniques réduites, où était donc le THERION que j’aimais ? La déception fut cruelle.

Mais les choses ne peuvent être si simples, sinon il m’aurait suffit de descendre en flammes le disque, de critiquer le changement de cap du groupe, des compositions plus sages, dépourvues de leur majesté symphonique, j’aurais annoncé un 1 ou 2/5 comme sentence finale, et je m’en serais tenu là. J’aurais remâché mon amertume un moment, et attendu des jours meilleurs. Ca, c’était le scénario que j’avais imaginé au bout de quatre ou cinq passages du disque. Mais, comme je l'ai dit, les choses ne sont pas si simples.
Gothic Kabbalah est peut-être le disque de THERION le plus délicat à appréhender. Parce que le groupe change sa direction musicale, il risque fort, dans un premier temps, de décevoir. Pour ceux qui, comme moi, étaient avant tout séduits par la dimension symphonique des albums précédents, où les orchestrations tenaient une place réellement prépondérante et non un simple rôle « d’habillage » musical, où les chœurs étaient quasi-systématiquement placés au premier plan, le choc risque d’être rude.

Une fois passée la surprise et, pour certains probablement, la déception initiale, la magie de Gothic Kabbalah commence à œuvrer. Une rythmique appuyée, une basse très en avant qui donne un certain côté « organique » à la musique, une sorte de pulsation électrique, un ronronnement omniprésent, tel un mantra, couplé à une batterie très vivante et variée ; l’alternance des chants, entre solistes et chœurs, les ambiances subtilement distillées par des orchestrations discrètes … THERION est passé du symphonique au heavy symphonique. La musique, pour ainsi dire dépouillée de ses atours orchestraux qui faisaient jusque là son identité, fait peau neuve.

Et un voyage mystique et onirique nous emporte, au milieu d’ambiances moyen-orientales, en une heure et vingt minutes de musique, répartis sur deux Cds de quarante minutes chacun, environ. La faiblesse, comme souvent, vient de cette profusion de morceaux, dont certains sont un peu répétitifs, et de la longueur de l’ensemble : écouté d’une traite, ces quinze morceaux forment un pavé relativement indigeste. Comme toujours, on aura la possibilité de faire son « best of » des deux disques, bien sûr, mais on regrettera toujours des titres plus anecdotiques.
Inégal donc, Gothic Kabbalah s’articule donc autour de deux moments forts : l’enchaînement « The Perrennial Sophia » / « The Wisdom And The Cage » / « Son Of The Staves Of Times », d’une part, morceaux magnifiques, évocateurs, aux refrains prenants et aux mélodies somptueuses, qui représentent le meilleur aperçu de ce dont est capable le groupe dans cette voie musicale qu’il semble emprunter sur cet album. D’autre part, la grandiose pièce finale « Adulruna Rediviva », durant près d’un quart d’heure, renoue quelque peu avec l’inspiration symphonique de THERION, et réveille l’intérêt après un deuxième disque moins intéressant que le premier.
En effet, le premier disque s’achève sur des titres plutôt sympathiques, « Tuna 1613 » très heavy avec un très joli refrain (qui me fait penser, assez étonnement, à THY MAJESTIE sur le passage avec les chœurs), un « Trul » dont les chœurs ne dépareraient pas sur un album d’ORPHANED LAND et un « Close Up To The Streams » qui renoue, à sa façon, avec un côté plus « obscur » du groupe.

Puis on passe au deuxième disque, et sans que les morceaux ne soient vraiment mauvais, la lassitude s’installe progressivement, accompagné d’une certaine redondance. Ici où là, on trouvera une jolie ligne vocale, un refrain agréable (« The Wand Of Abaris », Three Treasures »), une orchestration ou une ligne de guitare sympathique, mais finalement rien qui n’ait déjà été dit sur le premier disque. L’attention se relâche progressivement, bien que le tout se laisse écouter sans déplaisir, et l’oreille ne se dressera plus que pour le titre final. Entendons-nous bien : les titres de ce deuxième disque ne sont pas mauvais, pris individuellement, simplement au bout de quelques trois quarts d’heure de musique, quand la nouveauté n’est plus là, l’intérêt diminue fatalement, quand bien même de belles choses sont présentes, et les morceaux finissent par tous se ressembler.

Pour ma part, passée la vive déception initiale, j’ai été plutôt convaincu par cet album : pas exceptionnel, le génie dont a pu faire preuve THERION auparavant étant ici absent, mais oscillant globalement entre le bon et le très bon, avec ça et là une incursion dans l’excellent. Le tort du groupe a certainement été de proposer un double album, qui comporte fatalement son lot de longueurs et de redondances, surtout dans une optique d’expérimentation et de nouvelle direction musicale.

Avec Lemuria et Sirius B, le groupe a visiblement tourné une page. Avait-il tout dit dans le domaine du symphonique ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, et peut-être un prochain retour dans ces sphères fera-t-il apparaître Gothic Kabbalah comme une simple parenthèse, dans le cas contraire, cet album pourrait bien inaugurer la troisième partie de la carrière de THERION, comme le laisserait éventuellement supposer le titre (la Kabbale étant dans la tradition juive une Loi orale et une base pour comprendre le monde). Si tel doit être le cas, reste à souhaiter que le groupe corrige les défauts de cet œuvre pour nous proposer une évolution plus mûre et plus équilibrée, Gothic Kabbalah étant au final un bon album, mais non pas exempt de défauts, et qualitativement en-dessous de ce que l'on peut attendre d'un groupe comme THERION.

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- Christofer Johnsson (guitare, claviers, orgue)
- Kristian Niemann (guitare, keybo)
- Johan Niemann (basse)
- Petter Karlsson (batterie, guitare, claviers, solo)
- + Guests:
- Mats Levén (solo , choral chant, guitar)
- Snowy Shaw (solo , choral chant)
- Katarina Lilja (solo , choral chant)
- Hannah Holgersson (solo , choral chant, soprano)


- cd1 :
1. Der Mitternachtslöwe
2. The Gothic Kabbalah
3. The Perrennial Sophia
4. Wisdom And The Cage
5. Son Of The Staves Of Time
6. Tuna 1613
7. Trul
8. Close Up The Streams

- cd2 :
1. Wand Of Abaris
2. Three Treasures
3. The Path To Arcady
4. Tof - The Trinity
5. Chain Of Minerva
6. The Falling Stone
7. Adulruna Rediviva



             



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