Voilà l’album par lequel SAXON a rappelé à la jeune génération combien il était important pour le Metal au début des années 80. Depuis la fin des années 90, et le virage ultra Heavy qui faisait une croix sur l’approche plus Rock’N’Roll des débuts et celle plus FM et moins fructueuse de sa deuxième partie de carrière, SAXON revient plus fort que jamais ! Le retour de Nigel Glockler est salvateur et casse avec l’approche bourrine des batteurs teutons qui ont assuré son intérim (Fritz Randow, Jörg Michael).

Une introduction sépulcrale vient démarrer le majestueux "State Of Grace". On se rend compte que la production, monstrueuse, se montre bien plus équilibrée et moins metallique et ça fait du bien. Biff Byford chante de façon particulièrement impliquée et les soli de la paire Scarratt/Quinn sont réussis.

Mais là où "The Inner Sanctum" se démarque, c’est que le groupe a gardé ce goût récent pour les speederies et dessine de véritables toiles de maître avec "Need For Speed", "Let Me Feel Your Power" ou l’épique "Attila The Hun". L’apport des claviers est non négligeable et contribue à amplifier le côté Power/épique. De plus ils tissent des ambiances mystérieuses et sépulcrales qui contribuent à donner son homogénéité à l’album et à renforcer son unité. La grande réussite c'est pour moi l'écrasant mid-tempo "Red Star Falling" qui dans un style à la "The Eagle Has Landed" permet à SAXON de livrer sa version de la chute de l'U.R.S.S. avec un final émotionnel qui me colle des frissons à chaque écoute. Et bien entendu le Hard Rock biker qui a fait ses belles heures s'avère séduisant ("I've Got To Rock", "If I Was You").

Depuis cet album, SAXON est redevenu une grosse référence et il a réussi à maintenir son statut à coups de titres fédérateurs quand les albums étaient parfois moins consistants (les deux suivants) et de tournées incessantes qui furent une aubaine pour un fan de ma génération.