Et de DEUX albums made in Ritchie Blackmore featuring sa douce en une seule année ! Bravo, on applaudit bien fort, magnifique performance, on achète, allez on achète ! Ou plutôt, on "aurait dû" genre pour notre petit neveu pendant les périodes de Noël, pour lui montrer que mine de rien, oui, les hardos ont un cœur, et pour preuve, eux aussi font des ALBUMS DE NOEL!!!

Et ouais, voilà que BLACKMORE'S NIGHT, non content d'avoir fini par souillé son idée de départ jusqu'à la moelle à force de surproductivité vient en plus nous foutre à la gueule un nouvel album-concept niaiseux. "Beyond The Sunset" et ses mélopées romantiques sirupeuses à la mord-moi-le-nœud-papillon-et-fais-moi-l-amour-dans-les-nénuphars avait déjà montré que (choco) BN n'avait pas franchement peur de targuer sa disco de cds-marketing douteux ; et alors que The Village Lanterne (qui ne m'a pas autant parlé que mon très cher collègue Nausica) réitérait, non sans un talent désormais "habituel", une recette à la naïveté quelque peu défraîchie, voilà que Ritchie et sa douce nous pondent l'un des concepts les plus intersidéralement niais de l'année 2006.
Comme si entre deux albums 'normaux' (et de plus en plus 'normalisés' dans un style qui perd chaque fois un peu de son charme, ouais je sais j'insiste) il fallait que les espagnols se tapent des barres dans la cour de récré. Et en fait non … car le pire dans tout ça c'est que c'est très sérieux … et très gentil … et très euh très … pauvre au final.

Le thème de Noël, je dis pas que ça peut pas être intéressant : c'est une fête qui peut avoir énormément de charme, et qui plus est a traversé les siècles, est passée entre les mains de pleins de religions (celtique, nordique, chrétienne, capitaliste …), ce qui aurait pu être intéressant à retranscrire en musique. Non il y a un vrai mysticisme derrière Noël … mais Winter Carrols, ça n'a rien de mystique. Et puis les Carols sont des danses traditionnelles qui auraient pu avoir une magie fraîche et vivifiante si Ritchie s'était vraiment mis au boulot. Mais c'est de la transposition facile, d'airs déjà connus qu'on peut trouver à la note près et à l'intonation de voix près sur une centaine de compiles celtiques et un nombre incomptable d'auto-productions vendues par les églises pour rénover leur toit (d'ailleurs vous en avez déjà vu, une église qui n'avait PAS de toit à rénover ?). A ça près quand même qu'il y a Ritchie à la gratte, et même s'il se foule clairement pas le poignet sur son manche, il fait des parties de guitares quelque chose d'un minimum vivant. Un minimum, malheureusement.

Bon après ça, que dire ? Cet album n'est pas complètement nul, mais il rentre dans ce que BN a fait de plus basique, et comme je l'ai déjà dis, ça commence un peu à se mourir dans le coin.
Faut dire qu'un "Good King Mencelsas" a déjà été repris par la sublimissime, géniallissime, talentissime, touchantissime Loreena McKennitt. Donc quand on écoute la version platounette de BN, bah radicalement, on s'emmerde. Quand le groupe nous repompe on sait pas pourquoi sa version de "I Wish You Were Here", on comprend pas ce que ça a à foutre ici, et quand on entend "We Wish You A Merry Christmas" là on sait plus si on doit rire, et, pire, comme ça finit le CD, il RESTE DANS LA TETE. Là, on peut effacer tout ce qui restait comme espoir de trouver cet album au moins moyen.

Sainte Marie Mère de Dieu, qui n'a jamais rêvé d'avoir cet air stupide en tête ? Pas moi en tout cas, j'aurais limite préféré "Petit Papa Noël quand tu descendras du ciel", ça aurait au moins eu le fun d'être ridicule.

Si on pouvait trouver BN culotté au début de sa carrière (faire du folk 'joyeux luron' après être passé dans un méga groupe de rock, fallait oser mine de rien !), là je commence à sérieusement douter de la pertinence qu'a pris l'affaire. Winter Carols est un album présentant vraiment, très, très peu d'intérêt, guilleret et naïf et sans charme, sans particularité. Bref, je commence à me dire que l'ami Ritchie devrait arrêter de persister dans le folk, et passer définitivement à autre chose