J'avais envie de commencer par vous insulter à propos de votre manque de discernement et de bon goût (comme d'habitude quoi) mais j'ai réussi à me retenir. Après tout on est ici aujourd'hui pour parler d'une source de joie inépuisable on ne va pas commencer par se fâcher dès la première phrase. En plus si je fais que dire des méchancetés vous allez commencer à me répondre et à me demander pourquoi je continue à écrire si je suis qu'un jeune con méprisant (ce qui est vrai par ailleurs). Je serai alors obligé de vous avouer que je n'arrive pas à m'arrêter. La honte. Mes relations avec l'écriture et avec cet album ont un caractère addictif en commun, ce qui les différencie étant l'éventail de sentiments divers et variés qui me relie à ces deux addictions.

"Pleasure To Kill" est bien évidemment la plus respectable de ces addictions. La beauté étincelante irradiant l'auditeur à l'écoute de l'album n'étant curieusement pas un sentiment partagé par le reste de l'humanité, je dois m'abaisser à des poncifs tels que "ça tue", "les riffs défoncent", "Petrozza signe sa meilleure performance au chant et Ventor se débrouille aussi bien (sur "Death is Your Saviour" par exemple)". C'est humiliant mais que ne ferait-on pas pour son lectorat.

Je peux tenter de garder un semblant de dignité en vous aiguillant sur une des nombreuses raisons de la supériorité objective et indiscutable de cet album : la maîtrise du raw. Si la production est brouillonne et approximative elle n'est pas pourtant un handicap à la puissance du groupe et même plutôt le contraire. Si vous vous intéressez à la batterie par exemple, le son comme le jeu sont assez bordéliques pour accentuer cette impression de chaos sans que le groupe perde réellement le contrôle.

Ventor a certainement progressé dans ses skanks depuis (écoutez le charley) mais il n'est jamais vraiment à l'ouest non plus. Les toms – que je suppose être électroniques mais je peux me tromper – sont dégueulasses mais leur son très artificiel et sec participe à l’agression constante dans l'album. Voilà c'est comme ça pour tous les éléments de l'album, je ne vais pas vous les lister.

"Pleasure To Kill" est au-dessus de tout. Au-dessus du reste de la carrière de KREATOR, du reste du Thrash allemand, et de presque tout le Metal en fait. Tellement au-dessus que quand je parle d'un autre album de Thrash allemand je dois mentalement faire la correction "cette personne me parle comme si elle parlait de "Pleasure To Kill". Une gymnastique mentale de plus mais on est plus à ça près dans mon cerveau malade.

J'ai toujours eu un peu de mal à faire des choix définitifs et à désigner des gagnants mais si vous voulez absolument parler du top number uno du srache, le nombre de concurrents à cet album me semble si terriblement réduit que vous parler de doigts de la main serait déjà excessif. On a de la marge niveau amputations quoi.