Enfin ! Le voici le premier véritable grand disque de RUNNING WILD ! Conscient qu'ils tenaient un truc avec leur imagerie pirate, Rolf et sa bande enfoncent le clou : le décorum est cette foi-ci beaucoup plus poussé et travaillé, et surtout cela se concrétise par une véritable évolution musicale. Il était temps d'en finir avec le Speed à l'allemande certes efficace mais un peu basique quand même, la nouvelle approche du groupe est désormais beaucoup plus mélodique et que ça fait du bien !

Très homogène, "Port Royal" nous balance une première face sur laquelle rien n'est à jeter : 4 classiques, et un surprenant instrumental mettant le bassiste Jens Becker à l'honneur, et oui, RUNNING WILD était un vrai groupe à l'époque. Mais le plus grand classique de l'album reste incontestablement le sublime "Conquistadores" qui ouvre la seconde face : riffs, mélodies, choeurs, tout y est, le premier grand titre de RUNNING WILD qui met en avant tout le génie de Rock'N'Rolf. Si la suite est un chouilla en dessous, l'album se finit en beauté en racontant les aventures et le destin funeste du pirate "Calico Jack", premier long titre épique du groupe.

"Port Royal", c'est le début de l'âge d'or de RUNNING WILD. Les progrès musicaux sont considérables, Rolf a désormais ce timbre de voix qui peut faire un peu penser à celui de Byff Byford de SAXON, la prod s'améliore enfin (tout en restant encore un peu brouillonne ici) et les textes, loin de se contenter de raconter que des histoires de pirates, sont vraiment de plus en plus intéressants. Tout simplement un indispensable du Metal allemand.