LINKIN PARK a toujours été un groupe controversé, mais c’est avec cet album que les Américains basculent définitivement vers le côté sombre de la force. "Meteora" nous avait tout de même montré certains signes de changements, amenant tranquillement mais sûrement les compositions vers un adoucissement un de ton, le rendant plus lisse et accessible. Avec "Minutes To Midnight", LP chute vers une espèce de Pop/Rock/Rap/Techno un peu bonbon et ultra commerciale.

Tout ici sent bon la séduction de masse : Chester arrête de gueuler, la section rythmique est mise très en retrait, et même le rap si cher au groupe est remis aux oubliettes. La bonne moitié de l’album est ainsi dédié à une espèce de soupe ballado-pop plus ou moins réussie. Je sauve tout de même du lot le nostalgique "Leave Out All The Rest" et l’apaisant "Shadow Of The Day". Pour le reste, c’est très mou du genou, et je ne parle même pas de "The Little Things Give You Away" qui clôt l’album avec six minutes d’endorphines pures et dures. Même les durs à cuire ne vont pas y résister.

Les moments bourrins sont malheureusement laissés pratiquement au placard. Il n’y a que "Given Up" et "No More Sorrow" pour faire bouger un peu et rappeler les moments forts d’"Hybrid Theory". Pour ce qui est de "Bleed It Out", il s’agit d’un titre hyper répétitif (entêtant diront ces défendeurs) qui est indigne de figurer sur une rondelle du groupe. Le morceau radio-hit est bien présent avec "What I’ve Done" que tout le monde a déjà entendu au moins mille fois dans sa vie.

Trop accessible, trop « gentil », trop radio friendly, "Minutes To Midnight" est l’album qui m’avait éloigné de LINKIN PARK à l’époque. La réconciliation a pris vraiment longtemps à se refaire, le lien de confiance étant brisé. Bien que plusieurs pépites bien bonnes soient à sortir de cet album, l’image du groupe a définitivement terni après tout ça. Il était déjà difficile de défendre le groupe auparavant, maintenant c’était impossible.

Titre préféré : "What I’ve Done".