SLAYER. Ce nom résonne comme une missive des plus autoritaires : Toi, l’auditeur tu va morfler ! Et l’auditeur va effectivement morfler avec ce « Diabolus In Musica ». Les différents changements opérés sur « Divine Intervention » vont être décuplés ici. L’esthétique est toujours Thrash Metal et Paul Bostaph reste sur le navire.

L’intro de « Bitter Peace » est là pour nous présenter l’état de santé de nos quatre lascars : c’est excellent et de très bonne tenue. Le son nous crache de bonnes basses et les médiums sont bien mis en valeur. Non seulement les percussions sont reines (excellent travail de Bostaph) mais surtout la puissance de feu de Hanneman / King est impressionnante. D’une puissance organique, cet opus commence royalement par l’enchaînement de trois tueries : « Bitter Peace » / « Death’s Head » / « Stain Of Mind ». Cependant, la volonté de ne pas renouer avec le passé est à saluer. Hormis « Pervesion of Pain » avec son accélération slayerienne des plus jouissives et un « Scrum » bien dans la cadence, il faut avouer que le reste joue sur des ambiances lourdes et des structures plus complexes (« Point »). Quelques touches modernes par-ci par-là avec un Tom Araya qui jam, ce qui est assez surprenant.

Au final, l’album est plutôt bon et il faut saluer la prise de risque de nos quatre garçons qui nous offrent autre chose, tout en baignant dans le mal-être le plus sombre.