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MEKONG DELTA - Dances Of Death (1990)
Par CANARD WC le 24 Octobre 2007          Consultée 13950 fois

Avec certains albums, on sait instinctivement dès les premières notes qu’on est en train d’écouter le bon truc. On sait que ça va être grand. On sait que ça va être différent. On sait qu’on va kiffer. Le charme agit instantanément et vous voilà happé par la galette, puis projeté dans une autre stratosphère.

La magie opère. Enfin. En un album, MEKONG DELTA est passé du stade de groupe « très prometteur » (alternant morceaux de choix et titres brouillons), à celui de « comète » interstellaire du Thrash. Lorsqu’il s’aventurait de lui même sur les terres du Thrash, le groupe semblait avoir beaucoup de mal à surpasser l’hermétisme de leur style. Il suffit de décortiquer les compos originales du groupe pour relever les difficultés de MEKONG DELTA à faire du MEKONG DELTA. Or, c’est dans le potentiel d’adaptation symphonique que les allemands ont semblé le plus à l’aise (Cf. « Music of Eric ZANN »). Il est peut être simplement trop ardu de composer un Thrash inspiré des compositeurs russes qui soit à la fois puissant, inspiré et techniquement exécutable.

Avec ce « Dances of Death », MEKONG DELTA a tiré les conclusions qu’il fallait pour envoyer leur Thrash sur orbite. Sur la forme, la production s’est améliorée se hissant de « exécrable » à « correct ». Il le fallait. Mais surtout, MEKONG DELTA a décidé de se faire aider presque intégralement par MOUSSORGSKI pour la composition des morceaux (si on met de coté les deux titres de transition).

Au menu donc, deux oeuvres du compositeur russe choisies et réinterprétées par le groupe. Les morceaux 1 à 8 de l’album sont ainsi l’adaptation en 8 temps de l’opéra « Chants et danses de la mort » datant de 1875. Puis, en conclusion, on retrouve la pièce symphonique « Une nuit sur le mont chauve » (1867) du même auteur qui a été complètement reprise et interprétée scrupuleusement par nos allemands mélomanes.

Quand MEKONG DELTA n’a plus à tout composer de A à Z, le résultat est alors bluffant et nous rappelle les meilleures heures des trois précédents albums. En s’extirpant de son rôle de compositeur-tâcheron au profit de celui d’adaptateur, le groupe trouve un équilibre dans lequel il n’a qu’à se réapproprier une oeuvre préexistante et l’exécuter à sa façon. Il faut dire que le coté sombre et la grandiloquence inhérente à la musique de MOUSSORGSKI est taillé pour « coller » avec une certaine idée du Metal.

Dire que le résultat est à la hauteur serait un euphémisme. Dances of Death est un album inespéré et unique. Le groupe a réussi un tour de force qui n’a d’égal que l’ambition de la démarche, ce qui constitue en soi une performance remarquable. A titre personnel, il s’agit d’un des disques de Thrash les plus intéressants qu’il m’ait été donné d’écouter. Ce quatrième album mérite le respect et constitue (avec « Eric ZANN ») le deuxième album réellement culte à réintroduire dans le patrimoine du Thrash. Comme un Ovni génial tutoyant des sommets invisibles.

Enlevé par une exécution brillante, le choix comme le rendu final fascine tant il était audacieux de produire cette espèce de Thrash symphonique. MEKONG DELTA semble faire corps avec le compositeur russe, enjambant plus d’un siècle d’Histoire et créant un lien logique entre deux genres qui semblaient a priori antinomiques.

Comme quoi, même en matière de Thrash, tout est possible. Même l’illumination.


Note : 4/5


Morceau préféré : tous (même si « Transgressor » et « True Believers » font du coup un peu tâche).



Remarques sur « Night on a bare Mountain » :

Je ne saurais que trop vous conseiller de jeter une oreille sur l’oeuvre originale de Modeste MOUSSORGSKI qui – à l’instar de WAGNER dans un autre style – contient les germes de notre Metal.

Il est intéressant de noter que MEKONG DELTA s’est fendu d’une adaptation précise de l’oeuvre, tout en respectant la durée originale de la pièce (soit 10 minutes et 20 secondes). A titre de comparaison (et d’information), le groupe de Black Metal suédois MARDUK s’est lui aussi lancé dans une adaptation (plus libre) de cette oeuvre dans son album « Heaven shall burn » (1996) sur le titre « Glorification of the Black God ». L’approche de l’oeuvre est différente, mais on retrouve néanmoins la trame et les mélodies principales.

MOUSSORGSKI a puisé son inspiration dans une nouvelle de GOGOL intitulée « La nuit de la Saint Jean » (issue du recueil « Soirées du hameau » 1831), dans laquelle l’auteur met en scène le sabbat des sorcières (j’en dis pas plus, sinon on va encore me dire que je spoile les auteurs). D’où la pochette de l’album.

J’ai essayé de suivre les différents mouvements, voilà ce que ça donne :

1er mouvement : Apparitions
a) Voix souterraines : 0’01 – 1’00
b) Apparitions des ténèbres : 1’01 – 2’12 (rafales de riffs bien sombres)
c) Apparition de Satan : 2’20 – 3’35 (affirmation du riff principal en plus appuyé, macabre à souhait)

(Interlude basse n°1)

2ème mouvement : Adoration de Satan (4’00 – 5’25 : le riff devient monstrueux, puis grandiloquent avec le mid tempo)

3ème mouvement : Sabbat des sorcières (5’25 – 7’00 : accélération furieuse, presque frénétique, un vent de folie traverse l’oeuvre pendant que grattes et batterie crépitent de concert)

(Interlude basse n°2)

4ème mouvement : Evanouissement des apparitions (7’23 – 8’10 : le riff s’achève, puis repart, puis meurt définitivement)

5ème mouvement : Aube naissante (8’11 – 10’20 : final splendide tout en arpège inquiétant et doucereux)

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- Ralph Hubert (basse acoustique)
- Uwe Baltrusch (guitare)
- Jörg Michael (batterie)
- Doug Lee (chant)


1. Dances Of Death - Introduction (i)
2. Dances Of Death - Eruption (ii)
3. Dances Of Death - Beyond The Gates (iii)
4. Dances Of Death - Outburst (iv)
5. Dances Of Death - Days Of Betrayal (v)
6. Dances Of Death - Restless (vi)
7. Dances Of Death - Sanctuary (vii)
8. Dances Of Death - Finale (viii)
9. Transgressor
10. True Believers
11. Night On A Bare Mountain



             



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