Après un carton plein, réussi grâce à un "Far Off Grace" qui confirmait avec flamboyance le remarqué "The God Thing", VANDEN PLAS assoit sa popularité, notamment en France, en proposant des shows à l'ambiance unique, immortalisés sur "Spirit Of Live" en 2000. Et c'est à ce moment-là que la formation va commencer à diversifier ses activités en dehors du Metal, ce qui va notamment ralentir sa production discographique. Car s'il y a bien une chose à laquelle le combo allemand tient, c'est à soigner son œuvre et à y mettre du cœur, de façon à pouvoir la communiquer à l'auditeur, créant ainsi une relation très spéciale avec lui.

Et cette relation, elle vient aussi des textes de la formation, toujours métaphysiques ou axés sur le rapport au divin et donc à la place de la vie, de la mort, de l'amour et de la souffrance dans nos vies d'êtres humains, racontés par de petites histoires. Sur "Beyond Daylight" on suit une sorte de Prométhée, qui s'avère être un vieil oracle, qui, au contact des hommes, tente de trouver sa place, et d'user de son pouvoir d'agir sur le cours du temps, et donc l'Histoire. J'avoue avoir beaucoup de mal à saisir toutes les subtilités du bouzin, mais fort heureusement il y a aussi la musique.

De ce point de vue, on reconnaît instantanément la patte du groupe sur "Nightwalker", une ouverture idéale, bien que ses influences DREAM THEATER soient un peu voyantes. Au rayon des sensibilités on ne pourra évidemment pas passer sous silence "Healing Tree", pour moi clairement le titre qui, avec "Nightwalker", "Free The Fire" et "End Of All Days", se détache de "Beyond Daylight".

VANDEN PLAS s'est appliqué à composer des titres globalement plus courts, sans doute pour pouvoir saisir l'auditeur plus facilement, sa musique ne s'avérant pas toujours des plus évidentes à la première écoute. Pour autant il n'oublie pas complètement ses élans Prog, comme "End Of All Days" placée en plein milieu de l'album permet de le constater avec brio (quelle performance vocale d'Andy Kuntz). Toutefois je dois bien reconnaître que ce quatrième opus peine à m'enchanter autant que ses prédécesseurs. Si VANDEN PLAS semble maîtriser son propos, il m'a l'air étrangement perméable à ce que font ses contemporains à ce moment-là, comme par exemple ce "Free The Fire" enlevé, qui rappelle carrément le STAR ONE de la même époque, se payant même des cavalcades de double grosse caisse qui ne lui ressemblent guère. On pensera aussi à l'alliage quasi FM et de claviers d'un ARENA sur "Can You Hear Me?"...

"Beyond Daylight" est peut-être l'album qui tente le plus de choses, "Far Off Grace" s'étant, avec le recul, juste contenté de parfaire "The God Thing" en y insufflant une plus grande force de frappe, notamment en éclaircissant ses structures. On peut lui reconnaître cette qualité et de fait, apprécier "Beyond Daylight" comme un album ouvert, à la "Colour Temple", moins exigeant qu'un "God Thing" ou qu'un "Chronicles Of The Immortals" sorti bien plus tard, et plus aventureux. Néanmoins je lui trouve bien moins d'impact que ses prédécesseurs, et il est intrinsèquement le moins bon album sorti par les Allemands depuis le début de leur carrière.