Trop souvent comparé à MANOWAR et donc mésestimé, VIRGIN STEELE n’a guère encore eu l’opportunité de s’imposer en France, tandis que s’apprête à sortir « Invictus ». Et pourtant, le groupe a déjà de longues années de dur labeur derrière lui, consacrées à défendre ce heavy metal épique dont on dit qu’il est l’inventeur.

« Invictus » tombe en plein revival heavy métal et c’est là l’occasion rêvée pour le groupe de montrer tout son talent à un auditoire plus disposé à l’écouter et de consacrer, une bonne fois pour toute, sa musique ô combien magnifique. « Invictus » est un album magistral, composé pour l’essentiel par l’une des figures emblématiques du heavy métal : David Defeis.

Passionné d’histoire antique, ce chanteur à la voix chaude nous a concocté un concept album superbement épique, sorte de préambule à l’ambitieux projet qui verra le jour peu de temps après : un opéra métal d’abord joué par des acteurs, sur scène et en Allemagne, puis enregistré par la suite en deux fois, sous la forme d’un album et d’un double album, avec Defeis uniquement au chant. Je veux parler de « The House Of Atreus », qui verra le jour deux ans plus tard.

Mais revenons à cet « Invictus », que je considère encore aujourd’hui comme le meilleur album du groupe. Ca n’est pas flagrant, mais « Invictus » termine la trilogie entamée aux deux tiers par les « The Mariage Of Heaven And Hell », le groupe ayant choisi pour le dernier chapitre d’adopter un autre titre, plutôt que tripler celui de ces deux prédécesseurs.

Pour fêter l’événement en beauté, la bande de Defeis n’a pas fait les choses à moitié et propose pas moins de 16 morceaux dont quelques interludes musicaux. Si l’on dit de VIRGIN STEELE qu’il est l’inventeur du métal épique, la raison en est flagrante sur cet opus. Et encore, le mot « épique » n’est pas assez fort quand on sait combien de groupes se réclament de ce genre et combien VIRGIN STEELE en surclasse bon nombre !

Impossible de ne pas frissonner à l’écoute de certains morceaux : « Invictus », par exemple, ou encore « Through Blood And Fire » et « Sword Of The Gods », pièces épiques monumentales à la gloire du heavy. David Defeis y est impérial et sait, de la même façon que Hansi Kürsch (BLIND GUARDIAN), jouer de sa voix si particulière pour mieux faire ressortir l’émotion que recèlent les mélodies. La guitare est tranchante et rend parfaitement hommages aux riffs, nombreux et accrocheurs.

Et que dire du somptueux final « Veni, Vidi, Vici » qui, tel le support musical d’un « générique de fin », clôt l’album sur une succession merveilleuse de mélodies recherchées, d’effets épiques fédérateurs et de chœurs grandioses ! Toutes les facettes de la musique de VIRGIN STEELE sont dévoilées comme jamais.

Le seul reproche que j’aurais tendance à faire à cet album a trait à sa longueur. Il est difficile, parfois, d’aller au bout sans zapper, selon l’humeur, tel ou tel morceau. C’est que le titre final dont je viens de vanter les qualités se fait attendre un peu trop longtemps à mon goût !

N’eût été ce léger bémol que je semble être l’un des seuls fans à souligner, cet objet rare que nous présente VIRGIN STEELE constitue l’une des grandes réussites de l’année 1998 et impose – enfin ! – le groupe comme il le mérite. Un indispensable du heavy metal de ces dix dernières années.

Note : 4,5 / 5