Difficile de ne pas voir un hommage au "Metal Heart" d'ACCEPT sur la pochette de "Heart Of Steel", deuxième album des Germaniques d'AT VANCE menés par le virtuose Olaf Lenk, également en charge de la production et du mixage sur cette réalisation qui rencontrera un succès prometteur autant qu'inattendu au Japon.

En Europe le succès, bien que poli, n'est pas à la hauteur de la qualité de cet album qui confirme pourtant avec brio l'orientation néoclassique du Heavy Metal du groupe, qui lornge en effet plus vers la froideur de la musique classique européenne que vers la chaleur du Delta. Les inspirations et influences se font ici évidentes : il y a du MALMSTEEN, du STRATOVARIUS, et puis, naturellement, du Uli Jon Roth et du Wolf Hoffman dans ces adaptations pour guitares de pièces classiques, en l'occurrence l'Etude Op. 10 N° 4 de CHOPIN présentée en fin d'album.

La richesse et la puissance vocale d'Oliver Hartmann participent à créer un équilibre délicieux avec la froideur, non pas clinique mais tout de même parfois austère, de la guitare. Il en résulte un album qui ne connaît guère de temps faible, et qui offre son lot de moments flamboyants, notamment sur sa première moitié ("Soldier Of Time", "Heart Of Steel"), la seconde laissant plus de place à des ambiances mid-tempo pouvant évoquer l'univers d'Axel Rudi PELL ("Why Do You Cry ?").

Meilleur, tant dans l'exécution que dans la mise en son, que le fondateur "No Escape", "Heart Of Steel" compense un manque certain d'originalité par une conviction de chaque instant, que l'on ressent jusque dans la sympathique reprise du "SOS" d'ABBA, un morceau très apprécié par les groupes de Metal, qui peuvent en extraire la substance mélodique pour l'adapter facilement à leur style. Néanmoins, c'est bien le mariage entre la virtuosité d'Olaf Lenk et la splendeur vocale du mésestimé Oliver Hartmann qui font de cet album une grande réussite dans le domaine du Metal néoclassique.