Vous aurez peut-être vu ce nom passer quelque part dans mes albums de référence. Pas d'étonnement, alors, quant à la note attribuée à "To The Nameless Dead". Il me fallait faire honneur à cet album qui ne récolte qu'un 4/5 de la part de Possopo et de Mefisto, et qui est pourtant le principal monument des Irlandais.

Si je devais visualiser la musique que produit PRIMORDIAL, il y aurait un côté très vertical à l'ensemble. Le groupe nous fait voir autant de merveilles, de splendeurs qui s'élèvent, majestueuses et imposantes, éclatantes, que des gouffres sans fin, une chute éternelle, s'enfonçant dans un espace toujours plus noir et toujours plus profond.

Malgré tout cela, "To The Nameless Dead" constitue ici le premier album entier qui propose ce son nouveau. Chaud, rond, à la fois très éthéré, tout en courbes lancinantes, qui se confronte aux percussions martiales et anciennes (des éléments pas complètement exploités sur le précédent opus, à mon goût) qui font, dans l'ensemble, le son particulier du groupe.
On retrouve çà et là, quelques échos à des morceaux traditionnels irlandais, refaçonnés à leur manière, dans ce Black Metal particulier (contrairement à Possopo, je continue de croire que PRIMORDIAL n'a jamais réellement quitté cette sphère qui lui sied si bien et qui reste ancrée). Une part d'épique, une part de folklore (sans jamais pourtant s'équiper d'instruments traditionnels), et une tension permanente, une puissance rarement égalée du premier au dernier titre.

Cet album a un potentiel émotionnel inévaluable. Il ravit des fans de tous styles, car autant dans le chant incroyable d'Alan Averill que dans les compositions et les textes, PRIMORDIAL affirme son unicité indéniable. Il atteint là cette image de grandeur, respecté par la majorité, si bien résumée par un artwork d'une sobre élégance et qui en impose. Image qu'il gardera, dans une autre mesure, avec "Redemption At The Puritan's Hand".