Avec ce disque, c’est un peu à la vie à la mort. Et ce, depuis sa sortie. À l’époque, j’étais saisonnier et il était le premier disque que je prenais avec moi avant de partir et il quittait rarement mon discman (plus facile à trimbaler qu’une chaine hifi). Je le connais par cœur et, quand j’avais trop tutoyé la bouteille, je me disais que lui aussi me connaissait. Il a été le témoin de mes bonheurs et de certaines de mes peines et encore aujourd’hui je le ressors quand j’ai envie d’écouter un album de Power Metal. Plus facilement qu’un HELLOWEEN ou un GAMMA RAY et sans commune mesure avec les groupes de son époque. Le coup de foudre, quoi.

Ça avait commencé avec le titre "Heart And Steel" sur un sampler. Bing ! Il me fallait le disque. J’ai écumé les disquaires et j’ai fini par mettre la main dessus, sur ce "Hunter" à la pochette plutôt jolie (quoi ? Tu dis le contraire ? T’as un problème avec ce disque, tu veux qu’on s’explique ? Quoi ? Tu fais 120 kg et tu pratique la boxe ? Ok, ça passe pour cette fois !). Et quand j’ai pu l’écouter en entier… Cela a été en boucle. Il faut bien comprendre un truc cependant : sur "The Hunter", PERSUADER n’invente strictement rien, mais ça joue très bien.

Déjà, les Suédois n’essayent pas de reproduire un des "Keeper", ce qui est déjà un très bon point. Ensuite, le style évolue entre le HELLOWEEN de la toute première époque et BLIND GUARDIAN, le chanteur faisant d’ailleurs penser à ce bon vieux Hansi (plus qu’au Kai Hansen de 1985/1986, heureusement pour lui !). Sans oublier l’ombre de Steve Harris et, par extension, d'IRON MAIDEN qui plane également sur ce disque. Là où une majorité de formations jouait trop happy, trop lisse trop haut perché trop… casse-couille, PERSUADER arrivait et posait ses couilles sur la table. Et elles sont grosses.

Cet album, c’est un alignement de baffes et de coups de boule directs dans la tronche. À la fin tu ramasses tes dents et tu dis merci pour la correction. Rien que "Fire At Will", là, ça décrasse les conduits auditifs d’entrée de jeu. J’ai toujours vu dans son intro un petit clin d’œil au "Starlight" des Citrouilles, même si le cheminement par la suite n’a rien à voir. Et ça ne s’arrête pas, "As You Wish", "Cursed", "The Hunter"… Je pourrais citer tous les morceaux, vous dire pourquoi j’aime chacun d’une manière différente, mais ça prendrait des plombes et vous avez surement des trucs plus intéressants à faire.

"The Hunter" est un disque que j’aime de façon éhontée, le genre d’opus qui marque sans que l’on sache trop pourquoi. Parce qu’il sortait des clous à une époque où tout devait être lisse et joli (à ce titre, STYGMA IV mérite que l’on pose une oreille sur son œuvre. Eux aussi sortaient des clous) et que forcément, ça me plaisait, vu qu’à cette époque j’en avais marre des clones d’HELLOWEEN, GAMMA RAY et dans une moindre mesure, STRATOVARIUS ? Bref. "The Hunter" est le disque qui a viré "Ecliptica" de mes playlists.

Note réelle : 4,5/5, mais là, j'arrondis au supérieur !