SOLEFALD étant véritablement sorti de sa coquille sur son dernier et très bon album, "Norron", il était à parier que ses débuts seraient de cette teneur : expérimentaux, un brin planants, violents et underground, autant dans la forme que le fond.

"The Linear Scaffold" est un autre de ces albums de Black sympho de série B sortis durant une des périodes les plus riches dans le genre. Il déborde donc de synthé, de parties aériennes, de gros riffs et, chose pas toujours présente chez ce type de combo, d'une grosse basse bien audible.

Les hurlements près de l'étouffement FILTHien pourront rebuter certains coeurs sensibles (tout comme les synthés kitschissimes de "Red View"). Le chant clair de Lazare que l'on apprécie tant vient toutefois balancer le tout, comme d'hab', ce qui aide à gober la pilule.

Ce qui fait la force et même temps la faiblesse de SOLEFALD, et qui le suivra tout au long de sa carrière (en tout cas, à mes oreilles), est ce mélange de sonorités/ambiances bizarres et risquées. Ces essais contribueront à faire de lui un ovni dans le milieu, un ovni avant-gardiste. Pas autant qu'un THY CATAFALQUE, mais bon. Y'a qu'à écouter "Philosophical Revolt", "The Macho Vehicle", la curieuse "Countryside Bohemians" et sa montée graduelle ainsi que "When The Moon..."

On tient là des compos tantôt hyper calmes, tantôt dérangeantes, parfois mal dosées ou trop expérimentales. Mais on tient aussi de belles idées au niveau des synthés, même s'ils ont quelque peu mal vieilli...