A peu près client de du prog de DREAM THEATER ou de FATES WARNING, allègrement alimenté au néo-classique de MALMSTEEN, le mélange des deux ne produit pas immédiatement l’effet escompté. Le premier album de SYMPHONY X à s’ouvrir à moi est plutôt loin de me procurer cet enthousiasme dévastateur qu’il semait alors sur la scène metal en totale réconciliation avec le heavy et son vieux compère, le traditionnel. Les titres complexes desservent l’accroche, l’aspect classisant ne sied pas aux structures alambiquées des morceaux. Voila pour le premier ressenti, plus agacé que constructif, je me souviens. Convaincu que ce type de metal là n’était pas pour moi, déçu aussi de me sentir seul face à mon incompréhension d’un album qui n’était pas loin de faire l’unanimité, j’étais résigné à lâcher l’affaire.

Jusqu’à ce que des thèmes s’obstinent à me trotter dans la tête. « Candlelight Fantasia » ou « Sea Of Lies », pour les plus marquants, avaient finalement fait leur effet. « TDWOT » est un opus jeté comme un pont entre le baroque et le heavy des années 80. Un long pont, j’en conviens, pour un résultat qui échappe dans les références accolées à toute datation. Une sorte de heavy intemporel que l’on peut ressortir à tout moment et que l’on découvre sans qu’une seule ride ne l’ait affecté. Même enchainement vis-à-vis du timbre écorché de Russel Alenn qui a, lui aussi, mis un certain temps avant de me convaincre. Aujourd’hui, sans être accroc, je lui reconnais un talent immense, celui notamment de faire passer toutes les émotions véhiculées par cet album qui évolue, à mes yeux, dans un clair-obscur bourré de nostalgie. Oui, dix ans plus tard, j’en suis sûr, « TDWOT », grâce à un second souffle inattendu, figure désormais parmi mes classiques.