Commencer par une tuerie, originale de surcroît, lorsque l'on est un jeune groupe de moins de 20 ans de moyenne d'âge, n'est pas donné à tout le monde. C'est même un exploit. Celui qu'a réalisé CHILDREN OF BODOM avec "Something Wild". Certes, a posteriori, au vu de ce qu'ont pu réaliser les Finlandais par la suite, et dans quelle mesure ils ont affiné leur style, ce premier opus ne fait plus autant office d'OVNI qu'au moment de sa sortie. Et il ne surprend plus autant.

Néanmoins, ce disque est une authentique réussite grâce au mariage d'un élan et d'une voix black avec des parties de guitare supersoniques tendant tout à la fois vers un heavy puissant et un néoclassique utilisé avec parcimonie. Il reste d'ailleurs l'album le plus extrême du groupe. Ce qui constitue souvent un atout (le percutant "Deadnight Warrior" ou l'excellent "The Nail") mais parfois un handicap ("Red Light In My Eyes Pt I, un peu lourd et empoté).

Le reste tire davantage vers ce que CHILDREN OF BODOM proposera sur "Hatebreeder" ou sur "Follow The Reaper", à savoir une musique dosant parfaitement mélodie et puissance. "In The Shadow" (magnifique de tension), "Lake Bodom" et "Touch Like Angel Of Death" sont des pépites ciselées avec un souci du détail ultra-efficace. Quant à "Red Light In My Eyes Pt II", c'est un bon petit mélange de guitare néoclassique et de rythmique bien catchy. Un morceau qui reflète cependant le côté disparate de ce premier album, qui tire encore un peu dans tous les sens et s'avère un peu court (c'est qu'on a encore faim après ça !).