Et voilà que cette foi-ci, DEF LEPPARD met le feu ! "Pyromania" le bien nommé va embraser les USA, et franchement, ce n'est pas volé : le travail paie. Ironie du sort, DEF LEPPARD n'arrivera pas encore à cartonner dans son pays : ce n'est pas faute de faire des efforts, Joe Elliot arborant fièrement l'Union Jack sur son torse, comme pour faire taire ses détracteurs de la première heure, mais comme on n'est jamais prophète en son pays...

En tout cas, "Pyromania" est un album concocté aux petits oignons. Toujours largement ancré dans le Hard et le Heavy, DEF LEPPARD soigne son album dans les moindres détails comme jamais un groupe issu de la NWOBHM ne l'avait fait auparavant. La qualité d'écriture est toujours là, et des morceaux comme le tonitruant "Rock Rock ('Til You Drop)" ou le plus subtil "Too Late For Love" nous le prouvent. L'influence d'AC/DC se fait légèrement moins sentir, même si elle est loin pour autant d'avoir disparue. En plus de ce groove Hard Rock, DEF LEPPARD n'oublie pas ses racines Heavy Metal : la plus belle manifestation en étant le redoutable "Die Hard The Hunter" et son break central qui rappelle celui de "The Ripper" de JUDAS PRIEST, cher au bassiste Rick Savage.

L'aguicheur "Photograph" imposera le groupe sur les ondes, un premier tube pour l'histoire, et "Rock Of Ages" attisera les flammes. Rien à dire, jusque là "Pyromania" est un grand disque. Certains lui reprocheront d'être déjà trop engagé dans le Glam Metal, il est vrai que les choeurs très produit vont dans ce sens. Pour autant, cela ne saurait être considéré comme une tare, puisque après tout cet élément était déjà perceptible dès "On Through The Night", et que le groupe ne sacrifie encore en rien son identité Hard. Par contre, "Pyromania" n'est pas le chef d’œuvre de DEF LEPPARD comme il fut souvent proclamé. La faute évidente à un trio de titres finaux moins marquant que le reste du disque (même si "Billy's Got A Gun" relève le niveau, bien que trop long). Et au fond, malgré toutes ses qualités, rien sur "Pyromania" ne surpasse réellement "High 'N' Dry", il est même moins riche en émotion.

Avec "Pyromania" s'achève la fin d'un époque. Le groupe est destiné à devenir énorme, la route pour la gloire leur est grande ouverte. Mais cette gloire transformera DEF LEPPARD, qui ne retrouvera jamais la fraîcheur et l'efficacité de sa jeunesse. Autant vous le dire : la trilogie initiale du groupe reste de loin ce qu'ils ont fait de mieux.