Je me rappelle encore avec quel enthousiasme l'Oncle nous avait parlé de cette galette anglaise, cette irrésistible œuvre de départ de ces jeunes musiciens Black épique, atmosphérique, guerriers, mais surtout nostalgiques.

Cette tristesse, ces regrets qui planent sur "Ghost Of Heritage" me bouleversent à chaque écoute, ces regrets face à une culture, une histoire, qui s'effritent. Des jeunes dont l'utopie d'un retour aux sources est si grande qu'ils en ont construit un album rêvé pour tout fan du style. Comment ne pas succomber au charme du duo "The March To Maldon" et "Brithnoth", intro et conclusion d'un court épisode de la sanglante histoire anglaise ? Ah oui, la guerre est un des sujets les plus dépeints et avec raison, autant au cinéma qu'en musique. Ces émotions barbares et fragiles à la fois sont bien imprégnées chez WINTERFYLLETH.

Des rythmes rapides s'apparentant au Black crado fusionnant avec les lents tempos du Black Atmo ("Forging The Iron Of England", "Defending The Realm"), "The Ghost Of Heritage" est une succession de titres accrocheurs aux mélodies et trémolos lacérant la chair sans merci. Le trio rend tout ça avec une prod' moyenne, mais parfaite pour ce type de méfait à la disto' obligatoire. La pièce-titre et "Casting The Runes" en sont d'ailleurs deux bons exemples.

Peu de faiblesses sur cet album, surtout pas les deux touchantes acoustiques "The March To Maldon" et Guardian Of The Herd". Mais pas l'album parfait tout de même, car une certaine linéarité gâche un peu les sept morceaux Black de l'opus. Oui, les mélos sont superbes, mais ça devient lassant si on se l'enfile 2-3 fois d'affilée. Les barbus s'entremêlent un peu dans leurs pièges.

Ce qui n'est pas toujours le cas avec ce type de Black. Je préfère WODENSTHRONE dans la même famille…