The Austrasian Goat est grand. The Austrasian Goat est noir. The Austrasian Goat est gorgé de désespoir. The Austrasian Goat est fabuleux. Terminé bonsoir.

… plus sérieusement, on pourrait résumer cette œuvre à cela. 45 minutes empreint de noirceur, de désespoir, d'oppression … mais est-ce supportable pour un humain ?

Car là est la vraie question. Saurez-vous soutenir toute cette haine ? Saurez-vous vous abreuver au calice du nihilisme ? Il est en effet certain que tout cela n'a pas été conçu pour plaire. Œuvre catharsique, marchera-t-elle pour vous ? Elle a marché pour moi. Ce mur de son éreintant, ces chuchotements et hurlements cauchemardesques, cette ambiance suffocante, mon âme, d'un grand oui, scella un pacte avec ce disque, qui me paraît aujourd'hui totalement indispensable (au milieu d'une discothèque n'ayant pas toujours un grand rapport avec ce skeud).

Aussi, que l'on arrive ou non à pénétrer insidieusement dans ce repaire infernal, ce disque vaudra soit la note maximale, soit rien du tout. Et c'est bien le problème de ce genre de disques, qui ont une âme, et qui n'ont été fait au départ que pour contenter -ou soulager- leur créateur. Néanmoins, on peut rien lui reprocher, tout du moins objectivement, puisque une fois rentré dedans, rien ne paraît dispensable ou laissé au hasard, rien ne paraît inutile ou bouche-trou. C'est aussi pour ça qu'il est inutile de vouloir faire ressortir un morceau, puisque cette œuvre se conçoit comme un tout. La morceler serait un crime.

Je ne peux donc que vous exhorter à tenter l'aventure, en espérant que vous aurez, au même titre que moi, la révélation, pour ne pas dire l'illumination, terme qui trancherait net avec l'état d'esprit de cette chronique. Etat d'esprit utile à l'écoute, puisque avec un état d'esprit funky ou headbang, vous risquez de vous ennuyer ferme et me menacer de mort pour vous avoir fait perdre 45 minutes de votre vie, de la bande passante, et d'avoir fait grimper votre limite de téléchargement sur Megaupload (ne niez pas. On ne vous le reprochera pas, 500 exemplaires CD et 498 exemplaires vinyles, c'est pas forcément évident à se procurer).

Bref, je vous souhaite une gaie et joyeuse expérience, et si vous cherchez des cordes, des rasoirs ou un flingue, ne laissez pas la police remonter à moi, merci.

NOTE: ce champ lexical de l'occultisme et de la dépression vous est offert par Church of Satan Inc., cette note pourrit tous les efforts mis en place pour vous mettre dans l'ambiance du disque, mais soit.