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BILOCATE - Sudden Death Syndrome (2008)
Par MEFISTO le 21 Mai 2009          Consultée 6737 fois

Un groupe de Doom/Death qui nous vient de Jordanie ?! Après s’être cruellement demandé comment ce miracle est possible, on peut évidemment prévoir que la texture des compos découlera de la culture et du passé difficile de ce coin de pays… Eh bien, BILOCATE répond à notre soif de découvertes et pousse l’expérience plus loin qu’on s’y attendait avec ce deuxième opus.

Produit à l’été 2008 sur étiquette indépendante comme son grand frère "Dysphoria", en 2005, "Sudden Death Syndrome", a pu profiter des mains de fée de Jens Bogren (PARADISE LOST, OPETH, KATATONIA), qui a aussi coproduit l’album. Un appui de taille qui a donné carte blanche à une jeune formation déjà solide sur ses pattes. Le résultat n’en est que plus fameux et s’éloigne incroyablement de "Dysphoria", qui à côté sonne comme un skeud enregistré dans une cave humide de Suède même s’il contient de délectables moments. Or, il n’est pas aussi collé sur la réalité que son successeur, loin s’en faut, il ne décrit pas avec précision les "syndromes".

"Blooded Forest" et ses ambiances archi planantes (certaines semblent tirées d’un film de sci-fi) s’empare de la scène après l’incontournable intro musicale. Appuyés par une voix Death dont on a entendu les variations mille fois mais qui se laisse écouter sans trop grincer des dents, les airs s’enlacent dans une danse macabre où les ravages de la guerre, ses conséquences physiques et psychologiques sur des peuples qui ne s’en remettront peut-être jamais, se dessinent. Des punchs colériques ici, des lignes au parfum de désespoir là, BILOCATE tangue merveilleusement entre les deux opposés.

L’ombre de l’ange noir de la haine est partout sur cet album, c’était à prévoir. Mais grâce à une concoction subtile, le groupe évite la surenchère et demeure à distance en usant de la caméra au lieu du fusil. La pellicule se développe et surfe notamment sur la mélancolique "The Dead Sea" et les superbes "Inoculate" et "Pure Wicked Sins", dont les textes sont truffés d’appels à l’aide, à la justice, à la dignité… La formation demeure malgré tout réaliste : Will dignity live? Will happiness die? And then I shall accept a lie.

La construction des cinq bijoux des Jordaniens, si on exclut les deux instrumentales aux extrémités, est exécutée à l’aide d’un simple clavier et d’une guitare lente et frémissante. D’ailleurs, la palme de ce glorieux périple revient à Waseem Essayed, dont les climats pianistiques tranchent avec la voix de son frère, Ramzi, et les grattements soyeux de Baha Farah. Clavier-guitare, un classique direz-vous avec raison. Or, c’est au terme de nombreux allers-retours que l’on saisit les finesses dans le jeu des Arabes, qui rehaussent le tout de percussions et de cordes typiquement arabisés.

Triste, mais surtout empreinte d’espoir, leur musique est belle, majestueuse. Et pas seulement parce que les champs minés et les villages dévastés nous apparaissent dès que les Jordaniens s’engouffrent dans leurs longues et fournies créations. C’est un cocktail de surprises, de nouveautés quant au son, aux racines du sextette, qui séduit de prime abord. Une authenticité toujours appréciée par les fans de Doom, style qui traduit avec force et douceur des sentiments enfouis non digérables par certains.

En se livrant sans retenue, comme si les notes apaisaient des siècles de supplices (les ponts sur "Ebtehal" et "Blooded Forest" ainsi que le rideau "The Stone Of Hate", traduisent ces tourments) BILOCATE signe avec "Sudden Death Syndrome" un album inspirant, aux couleurs tièdes. Le groupe ne juge pas les agissements saugrenus de ses pairs ou de ses voisins, il en dépeint avec virile tendresse les effets. Enfin, musicalement… Ça nous change des manchettes et des topos télévisés !

Le monde du Metal n’a plus de frontières en 2009, mes chers amis, nous pouvons tâter le pouls de la planète à travers ses artistes révolutionnaires. Nous sommes privilégiés d’avoir accès à un tel nombre et une telle variété de groupes provenant de je ne sais où. Cette ouverture est une véritable caverne d’Ali-Baba, dans laquelle non pas 40 voleurs se terrent, mais des centaines d’artistes qui unissent leur métissage afin de broder un unique drapeau : celui de la liberté et de la beauté. BILOCATE a son carré sur ce fanion et il peut le hisser sans gêne à son mat.

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- Ramzi Essayed (voix)
- Waseem Essayed (claviers)
- Baha Farah (guitare)
- Rami Haikal (guitare)
- Hani Al-abadi (basse)
- Ahmad Kloub (batterie)


1. Humans And The Dark Affiliation
2. Blooded Forest
3. The Dead Sea
4. Ebtehal
5. Inoculate
6. Pure Wicked Sins
7. The Stone Of Hate



             



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