"Amesoeurs" transpire le mal-être adolescent, l'étouffement urbain et humain, ces nuages de pollution qui se mêlent à ceux d'une pluie sale. Un album empli d'angoisses et de spleen, un verre de poison partagé entre Neige et Baudelaire. Pas étonnant de voir un des plus beaux poèmes de celui-ci hurlé sur cet album.

Le groupe fut un des projets français à l'identité la plus prononcée. Mêler des racines Black, le parcours déjà entamé par ALCEST à ce moment-là et y insérer cette basse dynamique, ces riffs éthérés, le chant clair d'Audrey si particulier. On aimerait ranger AMESOEURS aussi facilement que cela nous vient, mais impossible de les rattacher à un autre groupe de Post Punk, tant ils ont le soin de proposer des titres empreints de cette nouvelle influence en s'en détachant aussi immédiatement.
Un premier titre instrumental si massif et effrayant, la légèreté des titres plus Rock aux textes naïfs écrits en français, déclamés par Audrey et son timbre à la fois simple et violent, puis quelques titres Black, quelques échos à la mélancolie unique d'ALCEST, aux riffs des premiers temps de PESTE NOIRE.
Une sorte de concentré de ce que Neige a pu déjà proposer lors des différents projets qui ont vu sa présence, le tout uni sous une vision moderne du Post Punk.

Désillusion, amertume et rancœur, une heure de pur rejet du monde. La parfaite BO pour les vagabonds urbains, sous la lumière grise des journées sans éclat ou des enseignes nocturnes sans âme.
"Vivre dans leur monde ne t'apportera rien."