Bercé par le vent indolent, caressé par les odeurs qu’il transporte, me voilà étendu loin de tous, les yeux rivés aux hirondelles et aux martinets. Les flux et reflux mélodiques de "Weiland" accompagnent leurs élans, leurs virages et l’air qu’ils fendent. Tout cela est-il réel ? En mirant les rayons d’un soleil rougeoyant, crépusculaire, dardant des nuages épars, j’en viens même à me questionner sur la nature du vivant. Tout ceci est-il plausible ? Le règne du vivant et de la Terre ne sont-ils finalement qu’un simple songe ?

EMPYRIUM continue sa progression acoustique et nous offre l’acmé de la première partie de son œuvre avec un "Weiland" structuré en trois chapitres thématiques : l’ambiance de la lande, la poésie de la forêt et l’esprit de l’eau. Œuvre conceptuelle, "Weiland" renforce un peu plus encore le lien entre musique et nature. Avec le chant lyrique de son comparse Helm, Marcus Stock nous propose une plongée plus intimiste encore dans des paysages sonores teintés par la mélancolie et les impressions poétiques. Nulle effusion de guitares saturées, la part belle des compositions se concentre autour d’une guitare acoustique, d’un piano, d’un violon ou d’une flûte.

La beauté des ambiances de "Weiland" est inénarrable et nous promet un bouillonnement sensible de nos émotions enfouies ou intimes. Cette délicatesse gracile et à l’équilibre fragile se ressent puissamment. L’âme de l’album communique en silence avec la nôtre et converse. Si je préfère, dans cette première partie de la discographie d’EMPYRIUM, les deux précédentes sorties que sont "Where At Night The Wood Grouse Plays" (1999) et "Songs Of Moors And Misty Fields" (1997), ce dernier chapitre, plus contemplatif encore, sort un peu plus encore EMPYRIUM des traverses du Metal pour emprunter les chemins syncrétiques du Néofolk.