Il fallait s'y attendre avec "Keep The Faith"... Un virage était bel et bien amorcé dans le son BON JOVIen...
"These Days", faisant suite au méga giga carton (certes inattendu) "Cross Road", confirme que le groupe a décidé de calmer le jeu et de faire dans le suave et les ballades à gogo.
Il faut dire que l'inédit "Always", single ayant atteint le sommet des chartes européens, a redonné du baume au coeur de nos natifs du New Jersey.
Alors on tient ici un des albums les plus "sombres" de la disco du combo, le premier sans Alec (qui a émis le souhait de ne faire que les concerts, avant de quitter le groupe définitivement sans être remplacé officiellement) : entendez pas là mélancolie, slow et autres spécialités du groupe qui vire sur la tranche "groupe à mèche et à midinettes".
Attention, on peut rester un Metalleux et apprécier ce genre de came !
Alors le très bon "Hey God" est donc l'arbre énergique qui ne cache pas la forêt de titres à romance.
Parmi ceux-là, le talent de song writer de Jon ne peut se démentir : j'adore "This Ain't A live Song", "These Days" et sa montée en puissance n'est pas sans faire penser à "Dry County", ce qui en fait un des meilleurs morceaux de la galette (mais tout de même moins réussie), "Lie To Me" ne fait pas tache dans le profil "love song" et "My Guitar Lie Bleeding In My Arms" me transporte systématiquement (quelle ambiance !).
On se retrouve avec des plans très AEROSMITH ("Hearts Breaking Even", période "Get A Grip"), U2 ("Something To Believe In")... Bref, on ratisse large, on vire la saturation et Sambora passe en mode acoustique la majeure partie du temps ("Diamond Ring" est sans doute l'expression exacerbée de tout cela)...
La version européenne est enrichie de deux titres supplémentaires ("All I Want Is Everything" qui retrouve les riffs électriques et "Bitter Wine" au piano lacrymal) et je possède même la version double CD ("Always - live in Montréal", "Good Guys Don't Always Wear White", "Prostitute", "Lonely At The top", "When She Comes" et "The End"), qui vient achever ce gargantuesque repas de BON JOVI... des inédits dans la même veine, certains plus proches des anciennes approches du groupe ("Good Guys..").

Changement de cap certes des plus déstabilisants pour BON JOVI. Pari risqué (un seul million d'albums vendus mais une tournée triomphale à suivre, effet "Best of" toujours dans les tuyaux...) mais artistiquement honnête. A ce jour, l'un des albums dont les titres sont le moins joués en live... Dommage, à la vue de la suite de la carrière du groupe.
Plaisant, ponctuellement, émotionnellement chargé et efficace.

Note réelle : 3,5/5.