Avec "Slippery When Wet", BON JOVI a pondu l'un des skeuds les plus commerciaux de toute l'histoire du Hard Rock. Rien que ça, eh oui ! Et comme toute entreprise vouée à amasser un maximum de brouzoufs, il est inégal et hétérogène. Comme peuvent l'être le "Thrash" de ALICE COOPER, le "Get A Grip" d'AEROSMITH ou l'éponyme de WHITESNAKE. Comprenez par là qu'il y a des très, très hauts, qui côtoient allègrement et en toute incohérence des très, très bas.

Dans la première catégorie se classent les tubes devenus ultracultes "You Give Love A Bad Name", "Livin' On A Prayer", la ballade "Wanted Dead Or Alive" et le brulot "Raise Your Hand". Dans la seconde catégorie, on peut classer "Without Love", "I'd Die For You" et "Never Say Goodbye", soupeux, superficiels et niais à en crever. Entre les deux s'intercalent des titres potables, qui se laissent écouter mais sans plus. A savoir "Social Disease", qui surclasse quand même sans problème les trop convenus "Let It Rock" et "Wild In The Streets".

Dans l'ensemble, l'ambiance est festive, survoltée. La production est léchée d'un bout à l'autre, formatée pour la radio. Rien n'a été laissé au hasard, tout semble limite trop voué à être parfait, avec des hits bien carrés qui rentrent bien dans les trous. "Slippery When Wet" n'en demeure pas moins un album culte, très représentatif du courant Hair Metal. C'est aussi l'un des plus agressifs de la carrière de Jon Bon Jovi, qui se consacrera par la suite à un rock plus consensuel. A découvrir ne serait-ce que par curiosité ou pour affiner sa culture artistique.