Une chose est certaine : voir revenir SOULFLY deux petites années après l'effort précédent n'a rien de bien surprenant. Car autant certains groupes savent se faire plus que désirer (suivez mon regard, certains allant jusqu'à se foutre ouvertement de notre gueule...), d'autres nous pondent des galettes comme autant de chiasses au cours d'une sympathique infection alimentaire en milieu scolaire... Classe la comparaison...
Bref, on se comprend : la bande à Maxou est de retour et cela ne surprend plus personne. Il faut dire que ce "Omen" a été annoncé au moment du Hellfest 09, soit moins d'un an après la sortie de "Conquer", encore en phase de promotion !!

Puisque l'on est dans les chiffres, autant conclure là dessus en vous signalant que 12 ans après son bruyant départ de SEPULTURA, Cavalera en est à 7 LP studio, soit un de plus que son ancien combo ! N'allez pas croire pour autant que SOULFLY répond à un succès croissant... Certes, le premier album éponyme avait su rallier à lui nombre de fanas de l'ancien frontman du combo brésilien mais depuis, de nombreuses voix dissidentes ont su se faire entendre de ci, de là...
Le côté Tribal a foutu le camp au fur et à mesure jusqu'à "Dark Ages" en 2005, annonçant un virage à 180° dans les sonorités du groupe.
"Omen" ne va pas modifier la donne : SOULFLY rentre définitivement dans le rang et propose simplement du Metal. Un peu de tout en somme. Mais sans identité, laquelle s'est étiolée au fil des années et des albums...
Une entrée en matière sans aucune fioriture, sèche comme un coup de trique, avec un plan Hardcore bas du front, affiche clairement la donne. La voix racailleuse de Max fait toujours son petit effet. Rien à dire de ce côté-là !
A ce propos, on note la présence de guests derrière le micro comme Greg Puciato (THE DILLINGER ESCAPE PLAN) qui vient placer son sympathique chant sur le groovy et pêchu "Rise Of The Fallen". Un morceau efficace, qui donne envie de sauter dans tous les coins (une compo formatée pour la scène à coup sûr... La preuve en est faite avec le clip live qui lui est attribué !).
"Great Depression" donne une dimension plus heavy/mid-tempo engageant le groupe sur une voie proche d'un Death Mélo. Les premiers soli de Marc Rizzo font mouche et sont franchement agréables : fluidité et feeling caractérisent décidément ce mec ! La supposition devient une affirmation quand s'enchaîne "Lethal Injection", track qui n'aurait pas dénotée sur un album d'un groupe comme DIABLO par exemple, surtout au travers des riffs lead de Rizzo une fois encore ! On retiendra la présence relativement modeste au final de Tommy Victor (PRONG) qui n'apporte pas grand-chose !
Bref, on sent arriver la suite : titres SEPULTURA-like ("Off With Their Heads", "Vulture Culture", "Mega-Doom") avec la patte de Marc Rizzo en plus of course (désolé, mais Andreas et lui ne sonnent définitivement pas de la même façon !), le retour plutôt surprenant d'un Death Hardcoré ("Counter Sabotage") avant l'inévitable moment emmerdant chez SOULFLY : l'instrumental poussif de chaque cru. Une sonorité VAI/SATRIANI qui, ce coup-ci, arrive en fin de course, faisant retomber tout le peu d'effet provoqué par la galette... Je n'arrive pas à vous citer un seul de ces instrus dignes de ce nom (on parle tout de même ici du "Soulfly VII" tout de même !!).

SOULFLY fait du SOULFLY en pilote automatique. Max ne s'est pas forcément foulé et il ne fait que cacher la misère avec ses deux guests.
Le seul qui sauve une nouvelle fois les apparences, c'est Marc Rizzo. Son jeu me plaît toujours autant et pour l'avoir vu live au Hellfest l'an passé, je n'ai pas été déçu. Une chose est sûre, c'est que Max et son timbre de voix accrocheur ont eu le nez fin en sachant conserver les services de ce lascar !
Certains parleront d'un retour trop rapide, et/ou sans nouveauté-intérêt... Ils n'auront sans doute pas tort sur le fond.
La forme saura quelque peu sauver les apparences mais une prod' plaisante et un nom (Cavalera ou SOULFLY) ne font pas tout dans ce monde impitoyable du Metal... En rentrant dans le rang, SOULFLY s'est confronté à la dure réalité du terrain : celle de l'uniformité d'un genre. C'est con, mais Max avait su nous faire voyager. Pas là... Dommage...

Note réelle : 2,5/5.