Au fond du trou avec ce "Black Rain", Ozzy semblait avoir creusé sa tombe avec ce dernier opus en date. Que lui restait-il ? Fermer la boutique ? Très probable.
Encore que... Ce que personne n'aurait vraiment envisagé (le départ de Zakk Wylde, très sûrement poussé dehors par Sharon...) allait se produire...
Kein Churko à la production et à la composition (un mec qui a notamment bossé avec Céline Dion et Shania Twain... sic !) et un tout nouveau gratteux donc (le premier depuis 1988) en la personne de Gus G. (FIREWIND et autres apparitions guests avec notamment ARCH ENEMY ou SIGH) pour les nouveautés.

Conséquences : évidemment un son modifié (quoi que), résolument plus "moderne" lorgnant parfois vers de la Pop, par abus de claviers.
Gus G. ne pourra et ne devra pas être comparé avec ses immenses prédécesseurs à ce poste essentiel, mais le pauvre délivre une partition beaucoup trop classique, sans franche richesse, ni hystérie. C'est propret et appliqué, comme un examen de passage bien cadré.
Ozzy de son côté nous fait du Ozzy : ni franchement bon, sans pour autant être mauvais. On est tout de même loin de l'ennui de "Black Rain" et certains titres sont plutôt plaisants (la doublette d'ouverture ou le tubesque radiophonique "Life Won't Wait" par exemple).
Prise de risque minimum donc pour un artiste qui tente de rameuter un troupeau de brebis bien éparpillées : par exemple, "Soul Sucker", mid tempo Heavy doomesque (!) lâche les chevaux uniquement sur un break sympathoche. "Time", plaisante, est beaucoup trop facile.

Au final, un album globalement homogène, loin, très loin des chefs-d'œuvre du Madman, et dont l'aspect ultra formaté saura en faire fuir un nombre sans doute non négligeable... Mais quelques attraits ponctuels qui en font une preuve avérée d'une forme de vie chez le Prince Of Darkness... C'est déjà ça !