Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par JEFF KANJI

Ça en fera sans doute marrer certains, mais à une époque, IRON SAVIOR faisait rêver. Si si.

Imaginez : le revival du Heavy/Speed démarrait, et on nous annonçait un album pondu par Sielck, Hansen et Stauch, avec une participation de Hansi Kürsch ! Alors, on se prenait à rêver, à imaginer ZE ULTIMATE ALBUM de Speed Mélo, digne des Keepers (surtout qu'à l'époque, le nom de Sielck ne faisait pas fuir une partie des acheteurs potentiels)...

Arrive alors ce IRON SAVIOR, album-concept intergalactique. Vu le concept et le line-up, on peut s'attendre à des réminiscences de GAMMA RAY, époque "Somewhere Out in Space". Y en a. Les deux albums ont même en commun le titre "Watcher In The Sky", qui sera à l'origine d'un quiproquo expliqué dans les autres chros du groupe (je n'y reviendrai donc pas).

IS est quand même bien plus direct que GR (moins de breaks), plus agressif (l'influence de JUDAS est écrasante) et moins "chantant" (la voix grave et éraillée de Sielck n'y est pas pour rien).
Les autres caractéristiques du groupe sont déjà là : le son typique de Sielck, qui colle merveilleusement au concept (et qu'il s'évertuera à coller à TOUS les groupes de son label), les soli ping-pong agressifs et techniques (le bougre sait y faire à ce niveau, et Hansen n'est pas en reste) et... la linéarité.

Ben oui. Déjà. Tous les titres sont taillés dans le même moule : majoritairement speed, refrains chargés en chœurs, riffs souvent similaires.... Mais certains se détachent malgré tout.
On retiendra "Atlantis Falling" et son refrain mélancolique, "Break It Up", ballade aux accents PINK FLOYD, la très agressive "Riding On Fire" ou encore "For The World", une hymne speed à la GRAVE DIGGER où Hansi Kürsch vient beugler deux couplets.

Après ces cinquante minutes de Speed burné, on ne peut pas s'empêcher d'être un peu déçu. On ne tient pas là la tuerie speed et foisonnante qu'on était en droit d'espérer, mais simplement un album honnête.

On se prend alors à espérer que le groupe prenne ses marques et nous ponde un chef d’œuvre. Ça n'arrivera pas. L'album suivant sera franchement bon, mais rien de plus. Le départ définitif de Kai après le troisième album et la propension de Sielck à l'auto-citation n'arrangeront pas les choses.

Le sauveur d'acier sombrera lentement mais sûrement et restera dans l'Histoire comme un feu de paille qui aura réussi à faire illusion le temps de trois albums.