Retour en arrière. Cet album, d'une nouvelle formation totalement inconnue alors, à qui tout semble sourire dès ses premières imprécations. Il faut dire qu'une fois cet album ultra facile d'écoute, d'un équilibre épatant géré de main de maître par son Papa Emeritus de chanteur, GHOST ramène à lui différentes chapelles pour un œcuménisme dont toutes les religions metalliques ne peuvent rêver.

Empruntant autant au BÖC pour son côté vaguement occulte et ses ambiances à la fois classieuses et typiques de son Hard Rock (largement dues au style de chant), imagerie gothico-horrifique largement héritée des cousins danois de MERCYFUL FATE, GHOST présente néanmoins une musique déjà très personnelle qui se démarque immédiatement, imposant un son rugueux, une base Hard/Heavy roots en apparence mais raffinée, des orgues et autres claviers suffisamment parcimonieux mais indispensables, et des vocaux habités, interprétés avec élégance et finesse.

Ne recherchez pas la performance musicale ultime, GHOST ne mange pas de ce pain-là. Il est beaucoup plus primordial pour lui de produire de bons riffs et des mélodies accrocheuses, dans des structures lisibles qui vont contribuer à l'adhésion du public et des critiques à l'égard de "Opus Eponymous".

Délivrant déjà plusieurs classiques de sa courte mais fructueuse carrière, GHOST écrit ses propres tables de la loi avec "Con Clavi Con Dio", la magistrale "Elizabeth", l'hymne "Stand By Him" ou encore le plus rentre-dedans "Prime Mover". L'album est, comme je le disais, digeste mais surtout très bon, et sa production, à la fois claire et intemporelle, lui assure régulièrement une place sur ma platine. Incontestablement l'un des albums de 2010.