Incroyable ! Comment, depuis plusieurs années maintenant (une petite décennie pratiquement…), HELLOWEEN réussit là où GAMMA RAY échoue ? La question mérite d’être posée. Car si je suis en partie d’accord avec Bast, concernant les premiers, je reste dubitatif sur la santé musicale des seconds. Pourquoi toujours comparer ces deux formations me direz-vous ? Tout simplement parce que ces deux groupes sont les parrains du speed metal à la teutonne et que leur émulation respective a donné le jour à de grands albums par le passé. Enfin, bref, là où les RAYs paraissent bien en panne d’inspiration et essayent de faire du jeune avec du vieux (″Land Of The Free 2″, ″To The Metal !″), les citrouilles ont trouvé la formule magique de l’élixir de jouvence : ils font du vieux avec du jeune ! Entendez par là qu’on a sur ce ″7 Sinners″ un ensemble d’ingrédients propres au happy metal déjà connus et déjà entendus de la part des fans mais avec ce surplus d’âme, cette petite flamme, qui fait toute la différence. Appelez cet élément comme vous voulez : une inspiration rarement prise en défaut sur cet opus, une production très actuelle et béton mais qui ne défigure pas le visage de la citrouille ou des musiciens au top de leur forme… Peu importe, la différence s’entend.

On est ici en présence d’un grand album d’HELLOWEEN, dans la veine du précédent (″Gambling With The Devil″) un léger cran au-dessus. On titille carrément le ″Time Of The Oath″, référence à mes yeux de la période Andi Deris. Malgré quelques détails rébarbatifs qui auraient pu être casse-gueule s’ils avaient été présents en trop grande quantité (une entrée en matière plaisante mais rapidement lassante avec ″Where The Sinners Go″, un mimétisme un brin gênant avec le grand PRIEST – je sais, c’est un hommage – sur ″Long Live The King″, la sempiternelle ballade made in Deris ″The Smile Of The Sun″…), l’album fait la part belle à des hymnes dans la grande tradition des citrouilles : le répétitif mais plaisant ″Are You Metal?″, ″Who Is Mr Madman ?″ avec une intro reprenant la mélodie de ″Perfect Gentleman″ (normal, les paroles racontent ce qu’est devenu ce charmant monsieur), ″Raise The Noise″ et son solo de flûte, le brûlot ″World Of Fantasy″, ″If A Mountain Could Talk″ ou bien encore ″The Sage, The Fool, The Sinner″.

Bref, un grand album des Allemands à ne bouder sous aucun prétexte (malgré une pochette bien laide, on est d’accord) !