Rise Records persiste et signe... En faisant signer (!) un nouveau combo dans la catégorie Deathcore après BLEEDING THROUGH. Formé en 2009 à Portland, Oregon, TTWLB (c'est plus simple comme cela tout de même !) nous balance leur premier méfait cette année.

Ma rencontre avec le groupe est des plus symptomatiques : en passant chez Hellion Records à Rouen pour me fournir en came musicale, Frank, le proprio, ne lésine pas sur le gros son pendant que vous faites votre choix ! Entre le dernier opus d'un DYING FOETUS, il envoie un skeud puissant et dévastateur. Je n'hésite pas une seconde et lui demande de me présenter ce que l'on écoute. Ni une, ni deux, outre le premier effort d'ABDUCTION, je signe pour cette nouveauté.
Un achat impulsif, presque coup de cœur : ma petite tête de métalleux ayant heabanguer juste ce qu'il fallait pour que je me dise qu'il fallait y jeter sérieusement les deux oreilles !

Vous l'aurez donc compris, on parle donc de TO THOSE WHO LIE BENEATH. Et si je suis un fana de tout ce qui sonne en -core (Metal et désormais Death), il faut bien avouer que ce "An Awakening" est une épreuve !
La première écoute ne vous laisse pas le temps de respirer. Les suivantes pas davantage d'ailleurs ! Une sorte de découverte en apnée tant il est délicat de reprendre son souffle. TTWLB agresse, tue et dévaste quasi tour à tour. 45 minutes sans véritablement reprendre son souffle : une batterie qui blaste dans tous les sens, un chant aux growls rageurs et féroces (écoutez "A Great Farmland Romance", notamment après le solo !) mais parfois hurlé ("Frozen Feastings" nous propose les deux alternés de fort belle façon par exemple) pour engager le combat : "Lucid Nightmare" et son intro furibarde comme l'avait proposé en intro "Awaken", "8 To 5" ou encore "Out Of Sight, Out Of Mind".
Le son se fait parfois plus lourd et pesant ("Building And Breaking Bridges") mais pas longtemps car les monstres sont rapidement lâchés par la suite. TO THOSE WHO LIE BENEATH mixe intelligement des éléments de Death, de Grind et de Black Metal en y ajoutant une sacrée dose de feeling.

Attention, je ne vous parle pas de bourrins décérébrés. TTLWB a le très bon goût de posséder de véritables zicos et c'est bien pour cela que l'on peut parler de Brutal Deathcore technique. L'intro lead de "Through His Eyes" donne une nouvelle dimension au son du groupe. Le break ambiancé glace les esprits avant une reprise démoniaque et hystérique de Jamie Hanks qui switche aussi vite en mode "growls d'outre tombe" avant un autre break super mélodieux !!
Plus l'album progresse et plus on voit apparaître cette façon plus "posée" d'achever les compos. Une espèce de "fade" juste sur la férocité du son. Sans doute pour mieux reprendre ensuite ! "Lucid Nightmare" œuvre en tout cas en ce sens et nous délivre un final chiadé, à base de guitares lead somptueuses.
A ce niveau, on se doit de relever le niveau technique des gratteux (le groupe ne possède pas de bassiste et a fait appel à un zicos de session à ce poste) : le solo final de "Frozen Feastings" est tout bonnement excellent et foutrement efficace, tout comme celui "Out Of Sight, Out Of Mind", dans une moindre mesure. "Un truc de malades" comme dirait l'autre. Franchement, je n'avais pas entendu de descente de manche aussi bandante depuis bien longtemps. C'est dire.
Écoutez ainsi le solo de "Building And Breaking Bridges" durant lequel la batterie est claquée à une vitesse ahurissante pour porter encore plus haut les successions de descentes de manches des guitaristes. Hallucinant ! Et cela continue, rassurez-vous : "A Great Farmland Romance", "As The Vultures Circle" (avec ses quelques notes de guitares non saturées et ses sonorités Death Mélodique dans sa seconde partie).
Le sommet de cette mélodicité est atteint en toute fin d'album avec une instru ("Still Breathing") bourrée ras la gueule à la fois de sens de la mélodie, d'ambiances et de calme. Une outro totalement en décalage avec le reste de l'album mais pas seulement salvatrice. Juste parfaitement exécutée et totalement en adéquation avec le reflet de l'image de ce groupe burné et sacrément mature. Il fallait oser, ils l'ont fait et particulièrement bien en plus. Un titre juste jouissif par la beauté des riffs exécutés avec une sacrée maestria. Chapeaux bas et triomphe romain !

Attention, "The Awakening" peut être estampillé avec la mention "Public averti". La rage et la furie qui s'en dégagent pourront sans doute faire peur et/ou faire fuir certaines paires d'oreilles trop chastes. Mais ce serait une foutue erreur tant ce tout jeune groupe propose une sacrée dose de maturité et de fougue. Un son ENORME, des titres dévastateurs, du feeling à gogo (et oui même avec tant de brutalité !) et un niveau technique à chaque poste qui forcent le respect. Et ce, dès le premier effort.
Sans doute l'une des sacrées découvertes de l'année pour moi, tout genre confondu.

Verdict : 3,5/5, arrondie à la supérieure avec force et conviction.

Top : "Frozen Feastings", "Still Breathing", "A Great Farmland Romance".