n an et demi après le génial "Black Hand Inn", RUNNING WILD parvient l'exploit de reconduire le même line-up pour son successeur. Serait-ce le signe d'un nouvel opus d'aussi bonne qualité grâce à une stabilité retrouvée ? D'autant que le groupe affiche certaines ambitions en annonçant un concept sur la lutte du bien et du mal s'étendant sur trois albums... Que nenni, "Masquerade" s'avère être une véritable douche froide, glaciale même. Pourtant, le groupe déploie toujours une énergie impressionnante. Les tempos sont même carrément accélérés, on sent une furieuse envie d'en découdre. Ca commence d'ailleurs de façon plutôt pas mal avec une intro sombre qui amorce une mélodie qui fait mouche même si tout cela sonne très "déjà-entendu", et le title-track qui suit laisse espérer un album solide, bien que l'on sente immédiatement que le niveau du précédent ne sera pas atteint. Hélas, ces quelques espoirs s’anéantissent rapidement. Trop speed, favorisant le bourrinage en règle au détriment des mélodies si coutumières du groupe, RUNNING WILD nous assomme littéralement à coup de compositions ultra-énergiques mais fades, desquelles l'on ne retient pas grand chose et qui nous fatiguent.

Même les fameux morceaux aux thématiques maritimes ("Lions Of The Seas", "Soleil Royal") ne parviennent pas à véritablement se démarquer. Seul "Rebel At Heart" tire un peu son épingle du jeu, mais ce titre nous laisse sur un sentiment de trainage en longueur (il n'atteint pourtant pas les six minutes !). La conclusion est simple : le groupe a manifestement grillé une bonne partie de sa poudre, "Masquerade" est un ersatz de RUNNING WILD qui marque incontestablement la fin de la grande époque du groupe, et ce de façon définitive malheureusement. On se consolera donc auprès des paroles, car à ce niveau-là le père Kasparek est toujours inspiré.

Un petit mot sur l'édition de 1999 qui comporte en plus deux morceaux supplémentaires : "Iron Heads" et "Bones To Ashes". Ils ne sonnent pas comme les autres titres de l'album, et pour cause car ils figuraient à l'origine sur une démo de 1984, ils sont donc réenregistrés pour l'occasion. Datant d'une époque où le groupe ne possédait pas la même personnalité musicale, ces deux morceaux, très proches de l'esprit NWOBHM (surtout "Bones To Ashes"), sans être indispensables sont cependant plus sympathiques que la plupart des titres de l'album et lui redonnent donc de l'intérêt.