Il aura fallu trois ans à RUNNING WILD pour donner un successeur au décevant "Masquerade". Le temps de recharger les canons ? On serait tenté de dire oui. C'est que "The Rivalry" donne l'impression que le groupe s'est remis en question. Un peu.

Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont appuyé fortement sur la pédale de frein, tant mieux ! On respire beaucoup plus sur "The Rivalry", et pourtant l'album souffre d'une incontestable longueur et donc de titres de remplissage qui font baisser la qualité de l'ensemble, mais il reste malgré tout bien plus digeste que "Masquerade". Le style ne change bien sûr pas fondamentalement, mais le regain d'inspiration et les tempos raisonnables font la différence.

On a donc droit à notre dose de Heavy Speed Metal toujours très mélodique, également bien plus groovy que la moyenne du Metal allemand, le groupe y allant même de son hommage à KISS avec "Kiss Of Death". La thématique pirate se limite aux aventures du pirate William Kidd et de son bateau, le "Adventure Galley", et c'est vraiment d'un bon niveau bien que le WILD ait déjà écrit ses plus belles partitions sur la piraterie. On a droit aussi à un retour au thème napoléonien, avec un "War And Peace" directement inspiré du roman de Tolstoï, et qui clôt l'album en beauté. RUNNING WILD sait toujours y faire en matière d'épique.

Les titres de remplissage, forcément très quelconques sans être trop rédhibitoires, confirment cependant que RUNNING WILD ne parviendra plus à revenir à son plus haut niveau tout du long d'un album. Tant pis, mais "The Rivalry" prouve que l'on peut encore espérer de très bons moments de la part du groupe, certes de façon éparse. Cependant, "The Rivalry" est le dernier album enregistré par ce que l'on pouvait encore considérer comme étant un vrai groupe, la suite sera bien différente...