Ce disque, second album Live officiel de QUEEN, est l’archétype du produit qu’il ne faut pas proposer aux fans. C’est juste un coup à paraître hautain tant cela s’apparente à du foutage de gueule en règle. Bon, petit retour en arrière. En 1986, le groupe est à peu près les Reines du monde, "A Kind Of Magic" a cartonné et la formation va remplir deux soirs de suite le stade de Wembley, rien que ça. La machine était en marche, elle a parcouru le monde et il fallait célébrer ça dignement. Après tout, le "Live Killers" était sorti sept ans auparavant et il était à ce moment le seul témoignage scénique de QUEEN.

Mais là, les choix sont vraiment discutables. Ce n’est pas tant le fait que l’on se retrouve avec plusieurs dates qui se chevauchent, mais c’est le parti-pris de proposer énormément de versions tronquées de chansons. Bon, pour faire simple, imaginez que vous commencez à écouter "Bohemian Rhapsody", que vous arrivez à la partie des chœurs mais que celle-ci ne vient pas et que vous vous prenez directement le solo de Brian May dans la tronche. Si vous n’aimez pas les « Galileo » et autres « Scaramouche » ça peut le faire, mais si vous appréciez cette partie, disons que c’est comme se retrouver avec un tiramisu sans mascarpone. Y a tromperie sur la marchandise en quelque sorte.

Et il y a plusieurs morceaux qui subissent pareil traitement : "We Will Rock You", "We Are The Champions", "Friends Will Be Friends"… Cela donne l’impression que tout est expédié, sans le moindre ménagement. D’ailleurs, la succession de morceaux avec un public assez en retrait n’arrange pas les choses. Et c’est frustrant, parce que la musique de QUEEN est taillée pour la scène, Freddie Mercury était un frontman terrible et là on a juste l’impression que tout est expédié histoire de remplir un disque rapidement et faire du fric facile.

En tant qu’auditeur lambda, avec une platine de salon ou dans sa chambre, ce disque n’a aucun intérêt. Strictement aucun. Moins de 50 minutes pour retranscrire la folie d’un concert de QUEEN. Quand on sait que le show de Wembley a été utilisé pour un double en 1992, après le décès de Mercury (une des plus grandes tragédies du Rock), cela accentue le côté foutage de gueule de cet album sans saveur. Alors économisez votre argent, la place sur votre disque dur, et faites l’impasse sur ce truc qui ne sert vraiment à rien.