A côté de groupes tels Lord Belial, Vassago ou Dark Funeral, un combo de speed mélodique comme Insania pourrait presque faire office de bête curieuse au sein du label No Fashion Records, même si ce dernier commence à signer d’autres groupes du genre (Wyvern, The Storyteller).

Déjà auteur d’un très bon World Of Ice (1998), ce groupe suédois peu connu dans nos contrées délivre un heavy de qualité, même si le côté « déjà entendu » gâche quelque peu l’ensemble. On reproche souvent à Insania de trop se rapprocher de STRATOVARIUS (c’est assez flagrant sur les trois derniers morceaux de l’album), mais j’irai plus loin en disant que Sunrise In Riverland ressemble (presque) à s’y méprendre au fabuleux Tales Of Mystery And Imagination de Nocturnal Rites. Et pour ceux qui regrettent le départ du chanteur de Nocturnal Rites ainsi que le changement de style opéré sur leur dernier album Afterlife, Insania arrive à point nommé pour les combler.

Seulement, trois années se sont écoulées, depuis, et l’on serait en droit se s’attendre à une certaine évolution. Il s’agit à l’évidence d’un bon album, mais d’un classicisme tel qu’il en réfrène l’enthousiasme. Seuls l’instrumental "Finlandia", notamment par sa longueur inhabituelle pour une intro, et la ballade "Angels In The Sky" parviennent à apporter une certaine touche d’originalité. Le reste, ce sont malgré tout de très bons morceaux, avec des refrains percutants ("The Land Of The Wintersun", "Heaven Or Hell" ou "Sunrise In Riverland" et son refrain repompé sur celui de "Man On A Mission" de GAMMA RAY) et des musiciens qui dominent parfaitement leur sujet.

La pochette a été réalisée par Eric Philippe, spécialiste en dragon rouge (cf SOEL de Rhapsody !) et l’album se présente sous forme de digipack de qualité. Un groupe assez talentueux mais qui devra se remettre quelque peu en question s’il veut se maintenir parmi les très nombreux groupes du genre.