A la croisée des chemins entre STRATOVARIUS, RHAPSODY et HELLOWEEN, il y a un paquet de groupes. Et puis, il y a INSANIA. Le groupe n'a, de prime abord, aucune raison particulière d'attirer l'attention, tant il respecte à la lettre les préceptes du heavy speed, genre balisé et cloisonné jusqu'à la moelle. Sauf que les Suédois dotent leur musique d'une classe et d'une efficacité qui méritent bien quelques lignes.

"Sunrise In Riverland" se fait l'avatar du talent d'INSANIA. On y retrouve, avec un bonheur teinté de lassitude, tous les éléments requis pour proposer un album de Speed mélodique correct. Néanmoins, le groupe parvient à insuffler une âme et une énergie séduisantes à chacune de ses compositions. Si ce n'est certainement pas grâce au batteur, dont le jeu léthargique nuit à l'ensemble, il faut reconnaître au chanteur David Henriksson le mérite d'être un clone convaincant de Michael Kiske. Les morceaux, sans faire preuve d'originalité, parviennent à proposer des riffs ultra-efficaces et des mélodies mémorables, à l'image du morceau-titre "Sunrise in Riverland", de l'épique "The Land of the Wintersun", ou de la longue ballade "Angel in the Sky", qui permet de rompre avec une certaine monotonie rythmique.

Plus abouti que son prédécesseur "World Of Ice", "Sunrise In Riverland" montre un groupe suffisamment sûr de son fait pour user des poncifs tout en parvenant à accrocher l'oreille de son auditoire. Dommage que le groupe connut par la suite une carrière en dents de scie, car cet album aurait pu être annonciateur d'un parcours flamboyant !