Au début, j'ai été rebuté par le logo du groupe. Idiot non? Jamais n'aurais cru qu'une telle guerre musicale se tramait sous cet agencement de couleurs kitsch ! Je me trompais.

D'abord, les Anglais de BOLT THROWER ont pratiquement inventé le War Metal, un Death Metal hostile, piqué aux amphétamines, qui nous projette au front sans que nous l'ayons demandé ! Chaque pièce de cet album est une décharge électrique, un roulement de tambour, une invitation à tirer de l'obus... Cette violence à peine dissimulée s'était fait sentir sur "Mercenary" avec les tubes "Zeroed" (et son solo de dernière minute complètement scotchant !), "To The Last" et "Behind Enemy Lines" et leur groove immense, mais le tank meurtrier a revêtu une coque double épaisseur sur "HVP". Appelons ça de la maturité, autant technique que musicale.

Le premier titre, "Contact/Wait Out" le prouve, avec sa lourde basse (Jo Bench est une as) et ses ponts qui restent gravés. La batterie de Martin Kearns résonne légèrement sous les salves de Baz Thompson et Gavin Ward, alors que les grognements de Dave Ingram avalent tout sur leur passage, ne laissant aucun survivant. Surveillez les titres "7th Offensive" et "K-Machine", duo aussi destructeur que "To The Last" et "Behind Enemy Lines"...

Quand on a digéré quelques écoutes de ces deux albums, notre gilet pare-balles est certes amoché. Espérons que vous en avez quelques-uns de rechange, car vous devez battre le fer pendant qu'il est chaud et achever votre confort relatif. Vous saignez ? Pffff, sautez dans la mêlée et recevez encore quelques assauts, vous ne le regretterez jamais.

BOLT THROWER doit recommencer à composer, ça urge. Ils sont toutefois incapables de trouver un point de départ à leur prochain album. Ça augure mal, mes amis, très mal. Alors contentez-vous de cet opus, leur meilleur. Pas mon préféré, mais leur meilleur quand même. Et priez pour que le lanceur d'éclairs détonne une fois encore.