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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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IN FLAMES - Reroute To Remain (2002)
Par DARK MORUE le 14 Juin 2014          Consultée 12916 fois

Bon. Voilà une chronique qui ne va pas être si facile à faire. Faut faire abstraction de tout plein de choses et c'est peu évident. Parce qu'on peut dire que cet album a changé ma vie. Fait plonger dans la musique autre. Démarré une passion dévorante. Au détour d'un gros hasard. Jugez un peu. Nous étions en 2006. Encore jeune collégien fan de Néo Metal, ne jurant que par KORN et DISTURBED, au gré de mes pérégrinations sur Youtube, je tombe sur une vidéo de Farm dans Guild Wars avec "Cloud Connected" comme bande son. Ouais, les plus belles découvertes on les fait toujours complètement au pif. Quand c'est pas par des potes, la plongée dans le monde du Metal Extrême est toujours totalement random. Tout ça ne vaut pas Canard et ses pérégrinations romanesques, mais voilà, on fait avec ce qu'on a. Et toujours est-il que je prends la claque de ma vie. C'est quoi comme genre ? Du Death Mélodique ? Mais genre ça existe ça ? Le Death puissant normalement inaudible avec de la mélodie en plus, bon sang mais c'est génial ! Je creuse un peu, découvre également CHILDREN OF BODOM et SOILWORK, c'est parti, c'est la guerre. Et je commande tout seul comme un grand deux albums pour la première fois de ma vie, à savoir "Reroute to Remain" et un "Are You Dead Yet ?" paru pas si longtemps avant. Et pour compléter le tableau idyllique, je découvre également Nightfall In Metal Earth par le biais d'une chronique de "Hatebreeder", accessoirement la première chronique que je lis de ma vie alors que je ne connaissais même pas le concept avant. Si j'avais su à l'époque que je finirais par atterrir au milieu de ces énergumènes... M'enfin bon, je divague. Vague.

Donc bon, évidemment, cet album, je l'ai défoncé, j'en ai extrait toute la moelle comme au bon vieux temps où le numérique n'existait pas et où on avait juste notre collection qu'on saignait. J'en étais encore à avoir l'interdiction de télécharger par mon père tellement que le P2P allait mettre des virus dans mon pc, du coup le peu que j'avais sous la dent prenait lourd dans sa tronche. Ah l'innocence de la jeunesse... Et donc ouais, notre premier album de Metal, de vrai, celui qui nous donne l'impression d'écouter des trucs surpuissants et trop undergrounds, on en a tous un comme ça. Après "Ten Thousand Fists" de DISTURBED, c'est ce IN FLAMES qui s'est imposé. Et rien que pris comme ça, à part, il faut avouer que c'est une sacrée tuerie. Enchaînant les hits, avec quelques morceaux faibles (je me rappelle que le seul que je n'aimais pas à l'époque était "Drifter"), avec le chant d'Anders bien hargneux et ses envolées claires façon Pop qui poutrent, cette ambiance d'une pureté éclatante malgré les guitares bien grasses... Les étoiles dans les yeux, la porte d'entrée, le pied. Et puis merde, quand on a des "Trigger", "System,", "Free Fall", "Black & White", ou "Cloud Connected", ben le cœur fond, pas le choix.

Depuis, le temps a passé. IN FLAMES est toujours dans mon cœur, je suis depuis longtemps pacsé avec "Colony", et même si j'ai bien évolué (fan de DEVOURMENT en seconde, ben voyons) toute la clique Mélodeath reste à jamais dans mon cœur. Et du coup, je me suis dis que réécrire la chronique de cet opus qui m'est si cher ne pouvait pas être une mauvaise idée. Surtout qu'il commençait à prendre la poussière, ça faisait quoi... 4 ans que je n'y avais pas touché ? Du coup, appréhension, tout ça. Comment le recul a bien pu passer dessus. D'ailleurs mes souvenirs n'en étaient plus si bon, trop aseptisé, tout ça. Et en fait... Et en fait oui c'est ça vas-y que tu te reprends une claque qui te renvoie à tes premières émotions ouais ! Peu importe ce que peuvent dire les rageux, cet album défonce. Il marque certes un tournant pour le groupe, mais fait admirablement bien son boulot. IN FLAMES se modernise, inclus des sonorités plus électroniques ("Cloud Connected" assez à part, le plus frappant) et tranche avec son Death Mélo porté sur les guitares qui le caractérisait jusqu'à "Clayman". En fait, ils ont juste observé ce que faisait SOILWORK à côté à ce moment là et se sont laissés porter, adoptant un style proche mais moins virtuose, se basant avant tout sur le chant d'Anders qui occupe la place centrale. L'échange de clips entre "Trigger" et "Rejection Role" est une manière de totalement assumer tout ça.

On note un morceau clairement pourri, à savoir "Transparent" qui verse dans le gros Néo Metal raté. Deux ballades avec la douce acoustique "Dawn of a New Day" et l'enivrante "Metaphor". Et pour le reste c'est l'orgie, d'un bout à l'autre. IN FLAMES s'est actualisé, et livre des compos directes dont il a encore le secret. L’enchaînement des cinq premiers titres ne laisse juste aucun survivant, le titre éponyme frappant très fort en faisant le lien avec les albums précédents (on notera une "Dark Signs" ancré dans le même esprit avec des riffs jouissifs et Old School), et c'est parti pour une "System" qui speede comme une barge dans un premier temps avant de brutalement se casser de manière délicate pour graver un refrain merveilleux dans notre mémoire à jamais. "Drifter" est en fait une tuerie Thrashy, et les deux tubes éternels "Trigger" et "Cloud Connected" ne sont plus à présenter, tout comme "Free Fall" qui est de loin l'un des morceaux les plus purs que le groupe nous aura jamais fait entendre et "Black and White" qui clôt le tout de manière merveilleuse.

Non. Rien à faire. J'aime cet album. Mais pas seulement parce qu'il est important. C'est juste une pure bombe de Death Mélodique années 2000, creusant encore la voie ouverte par ses confrères et initiant toute une vague de groupes à venir dans un genre proche. Pop mais incroyablement énergique. Jesper a gardé un certain art du riff qui tue quand il faut balancer de la mélodie marquante mais discrète avec des soli magnifiques (rargh "Minus"). Mais ça reste Anders qui occupe la place centrale. Alors non, ce n'est pas un grand chanteur. Son chant hurlé est puissant mais perd déjà un peu en coffre, et son chant clair ne fait jamais de prouesses techniques. Mais il y a cet art de jouer sur les nuances, entre la douceur totale du pré-refrain de "System" et la brutalité frénétique de "Egonomic", et justement cette légère fragilité pleine de charme, contrastant avec la perfection et le lissage du reste, qui donne un aspect humain à la pureté bleutée et éclatante environnante. Un autre vocaliste n'aurait pas été envisageable avec le recul. Et le pari de tout miser sur un individu au final si limité était osé, et a été remporté avec brio, mais de très peu.

Et du coup, on ajoute à ça un artwork superbe et collant parfaitement à la musique de Niklas Sundin (de DARK TRANQUILITY, le monde est tellement petit à Gothenburg) et on obtient un pivot dans la carrière d'IN FLAMES qui se vautrera par la suite avec un opus de 2004 franchement passable. Si "Come Clarity" relèvera énormément le niveau, la catastrophe "A Sense Of Purpose" me fera décrocher du groupe définitivement, bien qu'apparemment le dernier album en date ne soit pas si mauvais.
Et le bilan ? Si vous avez suivi la chronique, vous saurez que ça vaut genre, aller quoi, 4/5 grand maximum. Mais rien à faire. J'adore cet album. Mais à un point qui défie la raison. D'une manière encore différente d'autres albums écoutés depuis. Ce qui fait que je suis trop tenté de lui aligner toutes les étoiles, peu importe les considérations, juste par nostalgie, en regardant tout le chemin parcouru, indissociable.
Aller. Soyons fous. Il suffit de se dire que sans cet opus, NIME aurait été amputé de 270 chroniques. Alors je laisse mon cœur s'exprimer. Merde, c'est que je suis pas loin d'en chialer. Merci pour tout.

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- Anders Friden (chant)
- Björn Gelotte (guitare)
- Peter Iwers (basse)
- Jesper Strömblad (guitare)
- Daniel Svensson (batterie)


1. Reroute To Remain
2. System
3. Drifter
4. Trigger
5. Cloud Connected
6. Transparent
7. Dawn Of A New Day
8. Egonomic
9. Minus
10. Dismiss The Cynics
11. Free Fall
12. Dark Signs
13. Metaphor
14. Black & White



             



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