"Subhuman Race" marquera la fin d’une époque pour SKID ROW. Une fin de règne, même. Quatre ans se sont écoulés depuis "Slave To The Grind", un des disques les plus marquants de ce début d’années 90 et la musique a connu de nombreux chamboulements, dont le principal demeure l’explosion, puis la chute de NIRVANA avec la mort de Kurt Cobain. Et même si le chanteur torturé était encore bien vivant durant l’enregistrement de "Subhuman Race", sa musique aura eu quelques répercussions sur le combo du New Jersey.

Le style évolue encore. La rugosité de l’opus précédent n’est plus, la fluidité de l’éponyme semble aussi s’être éclipsée. "Subhuman Race" parait presque trop facile dans le jeu et semble assez peu inspiré de ce fait. "My Enemy", qui ouvre le bal, corrobore quasiment cette impression. C’est lent, le groove n’est pas inintéressant, le chant de Bach se fait un peu plus cassé, différent. Qu’ils semblent loin les "Big Guns" et "Monkey Business" !

Et cette impression va perdurer sur tout le disque. Et c’est là que l’on se rend compte que la voix de Bach est nettement moins cristalline, qu’elle se fait plus rugueuse, comme sur le title track, un speed qui sent quelque peu le punk (contrairement à "Bonehead" qui lui le transpire de toutes ses pores). Le refrain pourrait être du PANTERA quasiment. Ce n’est pas désagréable, mais cela semble légèrement hors de propos.

Puis il y a les coups d’éclats. Ce "Firesign" intrigant doté d’un très bon refrain, "Remains To Be Seen", mais surtout – et on en revient toujours là – les ballades sont très plaisantes. Si "Eileen" et "Into Another" sauront séduire les plus blasés, c’est "Breaking Down" qui brille le plus, plus puissante, plus héroïque. Mais que ce déséquilibre est déconcertant ! Et la production de Bob Rock n’est pas à remettre en cause, mais plutôt le comportement incompréhensible des musiciens. Entre Bach et la paire Bolan et Snake, le torchon commençait à brûler dès 1992 et une interdiction de jouer à Wembley suite aux « fuck » répétés par le chanteur malgré l’interdiction des autorités.

Et ce sera presque sans surprise le dernier album avec le line-up original, Bach et Rob Affuso étant éjectés peu de temps après, laissant les fans dans le plus grande des détresses. Aujourd’hui, SKID ROW n’a plus qu’un succès d’estime. Il aurait pu devenir l’un des plus grands groupes de Heavy Metal actuel. Et "Subhuman Race", même s’il n’est pas nul, ni même moyen, mais juste bon (et juste bon, ce n'est pas un statut à avoir après "Skid Row" et "Slave To The Grind", est le symbole de ce déclin qui aurait pu être évité.