J'ai vraiment eu l'impression que la folie FILTHienne s'était estompée après "Nymphetamine" et le décevant "Thornography". Tout ce qui a suivi par la suite a senti ou l'errance artistique ou la tentative de se raccrocher à ce qui avait pu marcher auparavant. Après il faut reconnaître que "Godspeed On The Devil's Thunder" était une belle façon de commémorer les dix ans de la sortie de "Cruelty And The Beast", album qui brillait par la mainmise de Paul Allender.

Il a fallu deux albums de plus et le départ du guitariste avant que CRADLE OF FILTH ne retrouve sa grandeur passée après de nouveaux remaniements de personnel. C'est là le plus gros problème de Dani Filth d'ailleurs, de n'avoir jamais réussi à conserver auprès de lui les forces vives. Mais force est de constater que l'arrivée de Marthus a permis à la formation de retrouver la brutalité qui était la sienne à son âge d'or. Et avec "Hammer Of The Witches", les étoiles semblent de nouveau alignées ; le visuel est magnifique et horrifique, toujours empreint d'un romantisme vampirique qui colle à merveille avec la thématique choisie pour ce onzième opus, à savoir la chasse aux sorcières.

Les textes ont toujours constitué l'un des principaux atouts de CRADLE OF FILTH, de même que l'interprétation de son vocaliste qui retrouve la hargne et une parfaite dualité entre ses différents registres, poussant à nouveau ces cris déchirants qui ont fait tout le charme de "Dusk And Her Embrace". De plus, le parfait alliage de Black Metal aux relents NWOBHM est de retour grâce au duo Ashok/Shaw, et Daniel Firth et Marthus, en plus de former une section rythmique en béton armé, la meilleure qu'ai connu COF, sont des musiciens dont les connaissances permettent à la dimension symphonique de prendre toute son ampleur (le break de "Deflowering The Maidenhead"), ce fédérateur "Hammer Of The Witches", ou encore le nouveau "Cruelty Bought Thee Orchids" que constitue le tube "Right Wing Of The Garden Triptych" où le chant féminin réapparaît pour redonner cette touche sépulcrale et gothique partie avec Sarah Jezebel Deva.

CRADLE OF FILTH est plus vivant et triomphant que jamais et réaffirme sa suprématie sur un genre tout entier en mettant en exergue tous les éléments qui font de lui cette entité aussi unique et à part dans le Metal Extrême. À ranger précieusement aux côtés de "Damnation And A Day".

Note réelle : 4,5/5.