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KAMELOT - Haven (2015)
Par FREDOUILLE le 26 Juillet 2015          Consultée 8943 fois

On attendait mieux de la part des Américains de KAMELOT. Assurément. Je veux bien évidemment parler de l’album "Silverthorn" sorti en 2012. Pour celles et ceux qui auraient lu ma Kro-express concernant ledit album, il ne vous aura pas échappé que cet opus m’a nullement enthousiasmé et encore moins convaincu. Bien au contraire. "Silverthorn" fut pour moi une déception comme le fut d’ailleurs et également "Poetry For The Poisoned" en 2010… soit dit en passant. La faute non pas au tout nouvel arrivant venu remplacer l’excellent Roy S. Khan derrière le micro, j’ai nommé le talentueux Tommy Karevik, plutôt brillant et à n’en pas douter le remplaçant idéal et rêvé pour le groupe américain tant ses vocalises rappellent en tout point celles du Norvégien, mais bel et bien la faute à des compositions en demi-teinte, sans réelle accroche, le plus souvent mid-tempos et pour la majorité pompeuses dont on exclura aisément de cette catégorie deux compositions qui auront eu ma faveur et ma diligence à savoir "Silverthorn" et "Solitaire". Vous conviendrez avec moi que c’est quand même bien léger pour un album de KAMELOT qui, de toute évidence, semble avoir été composé avant tout pour mettre en exergue les vocalises de Tommy Karevik. Bilan ? "Silverthorn" est un album superficiel qui fait finalement dans la surenchère (un peu ce que je reproche aussi à l'album "Epica") avec son lot d’orchestrations pour le moins pompeuses (n’est pas NIGHTWISH qui veut) à l’image de cet interminable "Prodigal Son" (simple exemple concret). Un album qui laisse quand même un arrière-goût dans la bouche.

Cela étant dit, que pouvait-on donc attendre d’un groupe qui semble avoir tout dit tout fait et, qui comme le mentionne l’ami Mefisto, semble plafonner depuis quelques années ? On ne peut pas dire que "Haven" sorte donc sous les meilleurs hospices en cette année 2015, connaissant la pente descendante et sabloooôooonneuse sur laquelle les Américains se situent depuis quelques années. Et pourtant… A l’image de sa pochette, plus fouillée et riche qu’il n’y parait au prime abord, "Haven" redresse considérablement le flambeau. Car oui, KAMELOT, ô miracle, retrouve ici de l’allant, du dynamisme, de l’inspiration aussi, ceux-là même qui le caractérisaient si bien sur des albums comme "The Fourth Legacy", "Karma" ou encore "The Black Halo". Certes, les sommets qu’a atteints KAMELOT sur ces albums ne sont pas si culminants sur "Haven" mais il n’est de mon point de vue pas si idiot ou si ridicule de dire et d’écrire que cette nouvelle galette est assurément le meilleur effort des Américains depuis "The Black Halo". C’est dit et c’est à méditer.

"Haven" est avant tout un album qui s’apprivoise avec le temps. Indiscutablement. Et il se doit d’être écouté maintes et maintes fois pour en saisir toutes les subtilités. Si, si… Il en aura fallu du temps et des écoutes pour que je m’en imprègne totalement. Et quel bonheur au final ! Ne serait-ce que pour entrevoir au bout du compte et au travers de compositions puissantes et calibrées telles que "Fallen Star" et son introduction un brin théâtrale, ou bien encore "Insomnia" particulièrement accrocheuse, un poil convenues au prime abord, de véritables hymnes en puissance. Vous comprendrez alors pourquoi l’excellent, enlevé et épique "Veil Of Elysium" (titre qui n’aurait pas dépareillé sur "The Fourth Legacy" ou sur "Karma"), le single par excellence (à en écouter la mélodie, on comprend mieux pourquoi !) ou bien l’ultra-mélodique "Liar Liar (Wasteland Monarchy)" empreint tour à tour de délicatesse et d’explosivité – et ponctué par une intervention souveraine de la petite nouvelle d’ARCH ENEMY - et dont les envolées guitaristiques vous rappelleront sans aucun doute l’époque de "The Fourth Legacy", constituent en tout point quelques-uns des sommets de ce nouvel album.

On n’en oubliera pas moins d’autres compositions et points culminants de l’album, à savoir ce monstrueux et presque suffocant "Revolution", une des compositions les plus virulentes du répertoire du groupe américain avec une nouvelle fois la participation de la jeune Alissa White-Gluz (c’est le double effet Kisscool !) pour un résultat aussi surprenant qu’« In your face », cette superbe ballade mélancolique qu’est "Here’s To The Fall" qui nous plonge dans une ambiance quelque peu abyssale (il y a un peu de Dexter là-dedans non ?) et sur lequel Tommy Karevik est tout bonnement impérial, ou encore ce très élaboré "Beautiful Apocalypse" aux magnifiques consonances orientales (ce n’est pas la pub du nouveau crossover Renault Kadjar mais c’est tout comme !) lequel ne manque incontestablement pas de charme. Car sur ce "Haven", KAMELOT sait aussi nous séduire comme au bon vieux temps en déployant une pléiade d’atmosphères aussi différentes et attrayantes soient-elles.

Bien évidemment, tout n’est pas parfait sur "Haven", et comme je l’écrivais plus haut, nous n’atteignons pas la qualité de "The Fourth Legacy" ou de "The Black Halo". La faute à quelques compositions un peu moins inspirées sur lesquelles KAMELOT affiche quelques légers coups de mou à l’image de ce "My Therapy" certes accrocheur mais totalement convenu ou encore de ce "End Of Innocence" archi prévisible qui n’aurait pas fait tâche sur un album d’EPICA (j’imagine parfaitement Simone Simons se dodeliner et balancer sa chevelure de gauche à droite sur l’introduction). De la même façon, KAMELOT n’évite malheureusement pas ces sempiternels gimmicks un poil pompeux comme en témoignent ces quelques instrumentaux ("Haven", "Ecclesia") ou encore ces quelques chœurs pas toujours indispensables (sur "Citizen Zero" notamment).

"Haven" n’en reste pas moins un album plutôt solide, qui en a véritablement sous le capot avec son lot d’hymnes que ne possédaient assurément pas ses deux prédécesseurs. L’ensemble est particulièrement racé et soigné, comme bien souvent avec le groupe avec ce brin de grandiloquence et de théâtralité qui le caractérisent si bien. Un petit mot sur l’ami Tommy Karevik… Sa prestation est littéralement ahurissante tant il maîtrise son sujet à la perfection, que ce soit sur des titres énergiques ("Fallen Star", "Insomnia", "Veil Of Elysium") ou sur des ballades (son duo avec Charlotte Wessels sur "Under Grey Skies" est plutôt intéressant et convaincant), tant son chant parfois délicat, quelquefois divin se rapproche ici encore plus de celui de Roy S. Khan (mêmes tonalités, même cris, mêmes gimmicks… ça en devient même stupéfiant). En tout état de cause, celles et ceux qui avaient été déçus par "Poetry For The Poisoned" et par "Silverthorn", dont votre serviteur fait partie, vous serez absolument rassasiés par ce nouvel opus séduisant au possible tant KAMELOT y retrouve de la qualité dans les compositions en même temps que de la consistance et de l’agressivité. Caractéristiques qu’on avait plus vues depuis "The Black Halo". Pour sûr "Haven" rappelle à bien des égards les plus belles heures du groupe.


Morceaux préférés: "Fallen Star", "Veil Of Elysium", "Beautiful Apocalypse", "Liar Liar (Wasteland Monarchy)".

Ballades de l'album: "Here's To The Fall", "Under Grey Skies".

Note : 3,5/5 arrondie à un 4/5 bien mérité.

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   (2 chroniques)



- Tommy Karevik (chant)
- Thomas Youngblood (guitare)
- Sean Tibbetts (basse)
- Oliver Palotai (claviers, orchestrations)
- Casey Grillo (batterie)


1. Fallen Star
2. Insomnia
3. Citizen Zero
4. Veil Of Elysium
5. Under Grey Skies
6. My Therapy
7. Ecclesia
8. End Of Innocence
9. Beautiful Apocalypse
10. Liar Liar (wasteland Monarchy)
11. Here's To The Fall
12. Revolution
13. Haven



             



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