Difficile de ne pas succomber aux univers - ici un mix entre les chevaliers et les extra-terrestres, pour simplifier - issus du cerveau archi créatif de Luca Turilli. Et quand on produit de la qualité, on attire de la qualité. La preuve : le type s'est toujours entouré d'as musiciens pour l'accompagner dans ses délires fantastiques, et sur "Prophet Of The Last Eclipse", deux noms nous sautent aux yeux : Paeth et Hayer. Putain, on va être servi... et effectivement, Luca Turilli, en pleine séquence victorieuse, autant en solo qu'avec RHAPSODY, livre un album bourré du bouchon jusqu'au fond.

Il contient les incontournables de tout disque de Metal Sympho qui se respecte : l'intro, les morceaux doucereux ("Zaephyr Skies' Theme", "Timeless Oceans"), les titres accrocheurs au refrain mémorable ("War Of The Universe", "Prince Of The Starlight", "Demonheart") et la brique complexe clôturant le festin (le morceau-titre gavant le plus difficile des auditeurs).

Oui, c'est parfois kitsch, ça s'apparente souvent à du STRATOVARIUS, mais l'oeuvre de Luca, autant sur cet album que le suivant, ne sera jamais passée de mode. Un grand compositeur sait jongler avec les meilleurs éléments existants en y ajoutant des couches avant-gardistes et c'est grâce à un savant mélange de mélodies à couper le souffle et de technicité, de sonorités à cheval entre le jeu vidéo et le heroic fantasy, que Luca arrive à poser son pied sur l'échelle du temps.

Un album qu'on ne se lasse pas d'écouter, ne serait-ce que pour y déceler à chaque fois des passages tous plus touchants et complexes les uns que les autres.

Je préfère "The Infinite Wonders Of Creation", composé dans une palette complètement différente et mettant en scène une voix féminine angélique que vous devez entendre une fois dans votre vie, mais ce "Prophet" est tout de même un sacré divertissement.